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6(Cocher : Occupation du sol > Forêts et milieux semi-naturels)6
Une forêt, encore appelée massif forestier, est une surface boisée, plus ou moins dense. Elle peut être constituée d’une ou de plusieurs essences d’arbres.
Les forêts comptent au nombre des écosystèmes les plus évolués et les plus complexes. Présentes sur 10 % de la surface terrestre, elles produisent environ 45 % de la biomasse totale.
Même s’ils n’en sont pas les seuls constituants, les arbres prédominent en forêt, au point de modifier les conditions écologiques régnant au sol. En
peuplements naturels, ou en forêts gérées avec le souci de l’environnement, la végétation se répartit en divers niveaux appelés « strates ». Ainsi, on parle de strate muscinale (mousses, champignons, lichens), puis herbacée (fougères et plantes), puis arbustive (arbrisseaux et
arbustes) et enfin arborescente (arbres), sans oublier l’existence d’une strate souterraine où se développe la pédofaune et où s’effectue une partie importante de la nutrition des arbres.
La forêt : écosystème fragile avec de nombreux rôles
> Rôles physique et climatique :
La forêt :
> piège et stocke le dioxyde de carbone en réalisant la photosynthèse,
> contrôle l’érosion : les racines des arbres retiennent les sols et réduisent le ruissellement des eaux de pluie,
>intercepte et redistribue les précipitations.
> Rôle écologique :
L’organisation de la végétation en strates favorise l’abondance des niches écologiques disponibles pour de nombreuses espèces. L’ existence de milieux naturels associés à la forêt assure également la maintenance d’une
mosaïque de biotopes variés. Les landes (humides ou sèches), les mares et autres zones humides, les pelouses sèches, les talus et lisières sont autant de milieux de vie précieux.
La forêt est un réservoir de biodiversité qui abrite de nombreuses espèces végétales : des mousses, des lichens, des plantes et des espèces animales tels que des oiseaux, des invertébrés, des mammifères, des reptiles. Elle est donc une formidable source de diversité biologique. Malgré toutes les espèces sauvages que l’on peut y rencontrer, il faut garder à l’esprit que les forêts sont le plus souvent cultivées et entretenues par l’Homme
(sylviculture). Cependant, produire économiquement, du bois de qualité, peut être compatible avec le respect de l’écosystème forêt dans sa globalité.
6CRPF, Centre Régional de la Propriété Forestière - Milieux naturels6
> Rôle économique :
La forêt produit :
> des ressources alimentaires comme des fruits, des baies, du miel, du pollen, de la sève, la grande faune,
> des matériaux pour la construction de maisons, de bateaux et de meubles,
> du bois énergie (bois de chauffage, plaquettes,...)
> du bois matière première : pâte à papier, fibres pour panneaux de particules,...
La forêt française (taillis, futaie) couvre environ 16,1 millions d’hectares, soit 29,4 % du territoire (Inventaire Forestier National, 2011) ce qui fait de la France l’une des plus grandes étendues forestières d’Europe.
Poitou–Charentes est une petite région forestière au niveau national : le taux de boisement est de 14,7 %, ce qui représente environ 380.000 ha de forêts :
> dont 9 % sont domaniales et comprennent les 18 grands massifs régionaux (Moulière, Chizé, La Braconne, La Coubre, etc.)
> et dont 91 % sont privées et extrêmement morcelées (plus de 230 000 propriétaires pour 350 000 ha).
Le tableau ci-dessous présente les principaux massifs domaniaux par département.
Vienne | Charente | Charente-Maritime | Deux-Sèvres |
---|---|---|---|
Moulière | Braconne | Oléron | Aulnay |
Saint Sauvant | La Mothe Clédou | Ré | Chizé |
Mareuil | Bois Blanc | La Coubre | l’Hermitain |
Chatellerault | Secondigny | ||
Vouillé |
Avec 90 % de propriétaires qui possèdent moins de 4 ha et une surface moyenne de 1,4 ha par propriétaire, la grande fragmentation de la forêt privée est l’une des principales difficultés pour une bonne gestion régionale.
Comme l’indique le tableau récapitulatif ci-après, la couverture forestière est assez contrastée selon les départements de la région.
Département | Année de référence | Forêts publiques | Forêts privées | Superficie totale de la forêt |
---|---|---|---|---|
Charente | 1993 | 6 332 | 111 356 | 117 688 |
Charente-Maritime | 1993 | 10 288 | 92 707 | 102 995 |
Deux-Sèvres | 1995 | 7 742 | 41 091 | 48 833 |
Vienne | 1996 | 7 761 | 104 962 | 112 723 |
Poitou-Charentes | 32 123 | 350 116 | 382 239 |
Dans la région deux grands types de peuplements forestiers sont rencontrés :
Les peuplements réguliers :
> Le taillis simple où les arbres sont issus de rejets de souches. Dans la région, cette formation couvre 110 000 ha.
> Les futaies régulières où les arbres sont majoritairement du même âge et issus de graines ou de plants. Dans la région, cette formation couvre 102 000 ha. On distingue trois types de futaies régulières : feuillues (48 %), résineuses (37 %) et mixtes (15 %).
6CRPF : Essences et peuplements6
6Atlas cartographique : Occupation du sol
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Les peuplements irréguliers :
> Les futaies irrégulières où l’amplitude de l’âge des arbres est grande. Dans la région cette formation couvre 7000 ha. Elles sont soit feuillues, résineuses ou mixtes.
> Les mélanges taillis-futaie sont présents sur 147 000 ha dans la région et proviennent, le plus souvent, d’anciens Taillis Sous Futaie (TSF).
Les forêts de Poitou-Charentes sont essentiellement feuillues, avec pour essences dominantes les chênes. Mais en Deux-Sèvres le châtaignier (Castanea sativa) est de grande importance, tandis que dans le Sud Charente et en Charente Maritime le pin maritime (Pinus pinaster) est
l’objet d’une sylviculture dynamique. Les peupliers font également l’objet d’une production essentielle dans la région, particulièrement pour la fabrication de contreplaqué.
Ces différents peuplements sont composés d’essences variées :
> Chêne pédonculé
> Chêne sessile
> Chêne pubescent
> Chêne vert
> Chêne tauzin
> Châtaignier
> Hêtre
> Frêne
> Merisier
> Charme
> Robinier
> Autres feuillus (cormier, alisier, érables, etc)
> Peuplier
> Pin maritime
> Pin laricio
> Pin sylvestre
> Douglas
> Autres résineux
Le site du Centre Régional de la Propriété Forestière du Poitou-Charentes propose des fiches descriptives des peuplements et essences en Poitou-Charentes.
6CRPF, Centre Régional de la Propriété Forestière - Milieux naturels6
Les forêts littorales de La Coubre et des Saumonards sont classées en forêts de protection pour des raisons de fixation des sols (dunes) et d’accueil d’une faune et d’une flore parfois remarquables. Par ailleurs, très fréquentées par le public, elles sont gérées avec des précautions
particulières en raison de leur très grande sensibilité environnementale.
En Poitou-Charentes, 147 espèces végétales forestières, dont 8 orchidées (tel le limodore à feuilles avortées - Limodorum abortivum, espèce inscrite sur la liste rouge nationale), 22 arbustes et 8 arbres, sont considérées comme patrimoniales par les botanistes. Les forêts régionales abritent également une espèce d’arbre protégée à l’échelle nationale : l’alisier de Fontainebleau (Sorbus latifolia).
La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est une espèce répandue dans les forêts et sous-bois du Poitou-Charentes. C’est la plus grande fougère française : ses feuilles peuvent mesurer jusqu’à 2 m. La préférence de
ces fougères aigles pour les hivers doux et les milieux humides, explique leur répartition dans les forêts du domaine atlantique.
Sur le plan faunistique, les invertébrés sont les mieux représentés tant par leur biomasse que par le nombre d’espèces (plus de 10 000 espèces forestières d’insectes recensées en région). Au-delà d’être la source principale de nourriture pour la plupart des oiseaux et autres prédateurs, ils participent activement au recyclage de la matière organique et à l’entretien des sols. On rencontrera, entre autres, diverses espèces d’arachnides (araignées et acariens), de vers, de mollusques et d’insectes. Parmi ces derniers, on citera des papillons comme les espèces de sylvains, de bombyx ou encore le fadet des laîches (Coenonympha oedippus), diverses espèces de fourmis, et des espèces déterminantes comme la rosalie des Alpes (Rosalia alpina), le grand capricorne (Cerambyx cerdo) qui occupent de vieux arbres morts ou sénescents.
Le lucane cerf-volant (Lucanus cervus) est également un coléoptère de nos forêts : c’est le plus grand coléoptère d’Europe, sa taille pouvant dépasser 8 cm de long. Les adultes volent au crépuscule en juin et juillet.
Ses larves se développent dans les parties souterraines des souches de diverses essences.
Les forêts pictocharentaises accueillent aussi de nombreux oiseaux : la sittelle torchepot (Sitta europaea) se loge dans de vieux chênes creux, la chouette effraie (Tito alba) fréquente les lisières, le pic épeiche (Dendrocopos major) et le pic noir (Dryocopus martius) creusent leur nid dans le bois dur et se nourrissent d’insectes xylophages, etc.
Divers mammifères sont inféodés aux milieux forestiers :
> l’écureuil roux (Sciurus vulgaris),
> la genette (Genetta genetta),
> le blaireau (Meles meles),
> le chevreuil (Capreolus capreolus),
> le sanglier (Sus scrofa)
> ou encore le cerf élaphe (Cervus elaphus),
> ainsi que certaines espèces de chauves-souris (l’oreillard
roux - Plecotus Auritus, la barbastelle - Barbastella
barbastellus, ou le murin de Bechstein - Myotis bechsteinii).
Des amphibiens telle la salamandre tachetée (Salamandra salamandra) ou des reptiles telle la vipère aspic (Vipera aspis) occupent également les habitats forestiers.