La radioactivité est la propriété qu’ont les corps radioactifs de se transformer spontanément en d’autres corps. Cette transformation s’accompagne de l’émission de rayonnements ionisants, qui peuvent infliger des lésions à la matière vivante qu’ils traversent. Elle est mesurée par l’unité becquerel (Bq) qui correspond à 1 transformation par seconde (mesure de l’activité).
Découverte par le physicien français Henri Becquerel en 1896, la radioactivité est un phénomène naturel. Elle existe depuis l’origine des temps. L’homme a donc toujours vécu dans une atmosphère radioactive. Cinquante et un éléments chimiques, présents dans le milieu, sont naturellement radioactifs. Outre ces éléments, la radioactivité naturelle provient, en grande partie, de la présence d’un gaz radioactif, le radon.
Depuis les années quarante, il convient d’adjoindre à ces éléments radioactifs naturels, les 1 500 éléments artificiellement créés. Ces éléments sont, pour la plupart, le fait de travaux et d’essais militaires, de l’industrie nucléaire et des activités nucléaires diffuses, des applications médicales, regroupées sous le vocable "nucléaire diffus".
Le développement de l’utilisation de ces éléments radioactifs est également à l’origine de déchets radioactifs.
La radioactivité est donc d’origine naturelle ou artificielle :
La radioactivité naturelle est la principale source d’exposition aux rayonnements (environ 56 %) pour l’homme :
La radioactivité « non-naturelle » (environ 36 %) provient en quasi-totalité d’examens médicaux et de certaines thérapies. La contribution du non médical est principalement due aux rayons X émis par les écrans des téléviseurs ou ordinateurs, aux radiations émises par les détecteurs de fumée, les cadrans lumineux, et aux retombées du nucléaire.
Trois types de rayonnements existent :
La "radioactivité artificielle" est de même nature que la « radioactivité naturelle », mais les rayonnements sont produits en laboratoire ou dans des réacteurs et peuvent atteindre des intensités bien supérieures à la radioactivité naturelle.
La Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) s’accorde à dire que toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique.
Depuis fin février 2002, l’Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants (OPRI) et l’Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) qui effectuaient régulièrement des mesures de la radioactivité ambiante sont réunis au sein de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).
L’IRSN possède plusieurs réseaux d’études et de surveillance de la radioactivité dans l’environnement qui analysent soit en temps réel, soit en temps différé plusieurs paramètres comme l’air, les poussières atmosphériques, l’eau des rivières ainsi que la faune et la flore.
Le Réseau OPERA - Observatoire permanent de la radioactivité
Son rôle principale est d’observer la radioactivité d’origine naturelle et artificielle présente dans l’environnement.
Au sein de ces 34 stations, ce réseau dispose de 4 types d’observatoires de la radioactivité ambiante : atmosphérique, marin, terrestre et fluvial.
Une station de l’observatoire marin est implantée à La Rochelle depuis le 1er mars 1994.
Cette station de La Rochelle enregistre également les traces dues à la production, dans le passé, d’éléments radioactifs artificiels comme les essais nucléaires et l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Ainsi, les mollusques filtreurs (tels que les moules) et les algues contiennent du potassium 40 naturel (40K) et du Césium 137 d’origine artificielle (137Cs).
Le Réseau Téléray - Réseau national d’alerte
C’est un réseau d’alerte exclusivement consacré à la protection sanitaire des populations.
Il effectue des mesures permanentes du rayonnement gamma dans l’air ambiant.
Ce réseau d’alarme est constitué de 180 stations de mesure de l’air, dont 5 en Poitou-Charentes : Angoulême (16), Bressuire (79), La Rochelle (17), Poitiers (86) et Civaux (86). Les mesures s’expriment en nanoGray par heure (nGy/h) et dépendent de l’environnement des stations de mesure (les matériaux des bâtiments, les roches, la météo, l’activité nucléaire...) (IRSN, 2003).
La valeur d’alarme, concernant le débit de dose engendré par le rayonnement gamma en France, a été fixée par l’IRSN à 350 nGy/h. Cette valeur correspond à trois fois la valeur moyenne du débit de dose ambiant national.
Les Deux-Sèvres (Bressuire) détient la dose de rayonnement ambiant la plus élevée de la région. Néanmoins la valeur maximale de débit de dose ambiant, atteinte par le tracé de ce département, reste inférieure à 350 nGy/h.
Le Réseau EAU - Surveillance de la radioactivité dans l’eau, les boues et les sédiments
Il surveille la radioactivité des différents types d’eau (nappe phréatique, pluie, rivière, mer...), des boues et des sédiments.
Dans la région les points de prélèvement se situent à Bonneuil, Lussac-Les-Chateaux et au CNPE de Civaux (86) ; à La Rochelle (17) ; à St Laurent de Ceris (16).
Il n’y a pas de surveillance en Deux-Sèvres.
Les résultats et leurs commentaires sont accessibles sur des cartes interactives :
http://eau.irsn.org/cartes.php
Le Réseau Téléhydro – Mesure en continu de la radioactivité des eaux usées traitées dans les stations d’épuration
Il permet l’étude des conséquences des pratiques de médecine nucléaires, des laboratoires de recherche ou des industries par la mesure des eaux usées à l’entrée des stations d’épuration des grandes agglomérations.
Une station est implantée à Poitiers :
http://www.sfrp.asso.fr/Montpellier...
A ces activités de surveillances, qualifiées de « Surveillance globale du territoire », s’ajoutent les réseaux de surveillance réglementaire autour des sites nucléaires de toute nature.
Les émissions radioactives naturelles sont assez méconnues du grand public, même si elles sont une préoccupation sanitaire des autorités pour ce qui concerne le radon présent dans les habitations.
La perception des risques liés à la radioactivité est essentiellement nucléaire, en grande partie liée à la production d’énergie électrique. Les accidents au sein des centrales nucléaires, en particulier celui de Tchernobyl (Ukraine, 1986), ont marqué durablement les esprits.
De même, au jour le jour, les incidents de fonctionnement des centrales sont pour certains des signes précurseurs de situations qui contribueraient à une contamination chronique de l’environnement.
Enfin, les questions sur le devenir de certains déchets, fortement radioactifs, ne sont pas encore résolues et leur lègue aux générations futures est également un sujet d’inquiétude.
Le risque lié au radon dans les habitations est peu connu (40 % de non réponse) ou ce gaz est perçu comme comportant peu de risques (11 %). |
Le risque des centrales nucléaires est jugé élevé par 41 % des français. 17 % seulement accordent crédibilité aux informations données sur les dangers. La perception des retombées en France de l’accident de Tchernobyl est négative : 50 % jugent le risque élevé (60 % dans les régions les plus touchées par le nuage). Ils sont seulement 13 % à accorder leur confiance aux autorités pour les protéger et 78 % pour affirmer que la vérité sur les dangers n’est pas dite. |
Le risque lié aux déchets radioactifs fait partie des risques les plus levés pour 53 % des français. La confiance accordée aux autorités pour les protéger est de 24 % ; la crédibilité des informations données de 11%. |
Source : Baromètre IRSN 2006, « La perception des situations à risques par les français », avril 2006.