5.1. La radioactivité
5.2. Les rejets radioactifs liquides
5.3. Les rejets radioactifs gazeux
5.4. Les rejets non radioactifs
5.5. Les incidents survenus sur les installations
En Poitou-Charentes, la centrale de Civaux, située
dans le département de la Vienne réalise des rejets dans
l’environnement pouvant toucher plusieurs milieux (eau,
air …). Ces rejets sont strictement réglementés par
différents arrêtés d’autorisation, que fixent notamment :
Annuellement, près de 20 000 analyses et
prélèvements dans l’environnement sont réalisés
(Electricité de France, 2013). Un contrôle de
l’environnement plus global est pratiqué en permanence
autour de la centrale de Civaux. Il comprend une
surveillance de l’eau souterraine, de la flore et du lait. Ces
valeurs sont comparées au point zéro effectué avant le
démarrage de la centrale.
La radioactivité est la transformation spontanée
d’un noyau d’atome instable en un noyau plus stable
avec libération d’énergie. C’est un phénomène naturel qui
existe dans l’uranium utilisé comme combustible dans les
réacteurs nucléaires.
La radioactivité se mesure en becquerel (Bq). Il
mesure l’activité à la source, c’est-à-dire le nombre
d’atomes qui par seconde se transforment et émettent
des rayonnements. Le becquerel étant une petite unité,
ses multiples sont plus souvent employés :
Voici différents exemples de sources radioactives
naturelles et artificielles :
Eau de pluie | 0,5 Bq/l |
Eau de mer | 14 Bq/l |
Lait | 70 Bq/l |
Poisson | 100 Bq/kg |
Corps humain | 120 Bq/kg |
Pommes de terre | 150 Bq/kg |
Terre sédimentaire | 400 Bq/kg |
Engrais phosphatés | 3 000 Bq/kg |
Terre granitique | 8 000 Bq/kg |
Uranium | 238 37,2 millions de Bq/kg (37,2 MBq/kg) |
Plutonium | 239 2 300 milliards de Bq/kg (2,3 TBq/kg) |
Radium | 226 330 000 milliards de Bq/kg (330 TBq/kg) |
Césium | 137 3,2 millions de milliards de Bq/kg (3 200 TBq/kg) |
Source : Autorité de sûreté nucléaire, 2005
Le sievert (Sv) estime, quant à lui, l’effet du
rayonnement sur l’homme. Les expositions s’expriment en
général en millisievert (mSv) ou en microsievert (μSv) :
La réglementation française fixe les limites de
doses équivalentes annuelles à 1 millisievert pour la
population et 20 millisieverts en moyenne annuelle
pour les travailleurs (35 mSv jusqu’en juin 2005). (Source : Autorité de sûreté nucléaire)
Différents rejets radioactifs liquides sont émis par la
centrale de Civaux dont :
Après traitement, les effluents non réutilisés
sont rejetés dans la Vienne après avoir été stockés. Des
contrôles stricts sont réalisés avant rejet et des analyses
permettent de contrôler la radioactivité de l’eau, en aval
de la centrale.
Pour mesurer la qualité de l’eau, des prélèvements
en rivière et dans la nappe phréatique sont réalisés. Sur
les 55 piézomètres (points d’accès à la nappe pour des
prélèvements de l’eau souterraine), 13 sont prélevés
régulièrement. Les analyses permettent de déceler une
contamination éventuelle (bêta global, tritium, …) ou
une pollution chimique (suivi des hydrocarbures, pH,
conductivité, azote, chlorures, phosphates, potassium,
sodium…).
De 2002 à 2013, les valeurs de rejets liquides
radioactifs de la centrale de Civaux ont été largement endessous
des limites réglementaires pour les différents
effluents radioactifs.
Limite réglementaire annuelle | Activité rejetée | ||||
---|---|---|---|---|---|
2010 | 2011 | 2012 | 2013 | ||
Tritium (TBq) | 90 (80 avant 2012) | 62,33 | 29,8 | 67,26 | 53,4 |
Carbone 14 (GBq) | 190 | 26,9 | 6,7 | 12,5 | 33,8 |
Produits de fission ou d’activation émetteurs bêta et gamma (GBq) | 5 | 0,117 | 0,165 | 0,3 | 0,154 |
Iode (GBq) | 0,1 | 0,006 | 0,004 | 0,0051 | 0,00434 |
TBq : térabecquerel ; GBq : gigabecquerel
Source : Electricité de France, 2013
A noter qu’en janvier 2012, un contrôle de la qualité
des eaux de la nappe phréatique située sous le centre
nucléaire de production d’électricité de Civaux a révélé
une concentration élevée de tritium. Des concentrations
de 540 Bq/l le 4 janvier 2012 et de 600 Bq/l le 13
janvier ont notamment été mesurées alors que la valeur
attendue pour ce type d’analyse est de l’ordre de 8 Bq/l.
Suite à cela, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
a mis en demeure EDF de restaurer l’étanchéité de la
capacité de rétention des réservoirs d’entreposage des
effluents radioactifs de la centrale. Les concentrations
surveillées quotidiennement sont ensuite passées à
510 Bq/l le 17 janvier, 410 Bq/l le 23 et 400 Bq/l le 24.
Des contrôles réguliers ont été effectués pour
suivre l’évolution de la contamination des eaux les
mois suivants. Les concentrations en tritium ont
progressivement diminué au niveau du piézomètre où
avait été relevée l’anomalie (36 Bq/l le 19 mai). Pour les
autres piézomètres situés en aval, l’évolution a été plus
fluctuante (7,1 Bq/l le 4 juin).
Les contrôles de potabilité de l’eau, effectués en
parallèle par l’Agence Régionale de la Santé dans la rivière
de la Vienne (en amont et en aval de la centrale), n’ont
pas montré de concentration significative en tritium.
Le code de la santé publique fixe une référence de
qualité de 100 Bq/L pour le tritium ; cette référence
de qualité ne représente pas une limite sanitaire
mais un seuil qui, lorsqu’il est dépassé, entraîne une
investigation complémentaire pour caractériser la
radioactivité de l’eau.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande
une valeur guide de 10 000 Bq/L pour le
tritium dans l’eau de boisson, à considérer en cas de
consommation permanente de l’eau (730 L/an pour
un adulte).
(Source : Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, 2011)
Il existe deux sources d’effluents gazeux radioactifs :
Les effluents sont constitués par des : gaz rares,
tritium, carbone 14, iodes et autres produits de fission ou
d’activation, émetteurs de rayonnement bêta et gamma.
Ils sont rejetés dans l’atmosphère par une cheminée
spécifique dans laquelle est contrôlée en permanence
l’activité rejetée. L’exposition du milieu naturel à ces
rejets radioactifs est plus de 100 fois inférieure à la limite
réglementaire pour le public (1 millisievert par an).
De 2012 à 2013, les activités volumiques dans l’air
et mesurées au niveau du sol de la centrale de Civaux sont
restées très inférieures aux limites de rejet.
Limite réglementaire annuelle | Activité rejetée | ||||
---|---|---|---|---|---|
2010 | 2011 | 2012 | 2013 | ||
Tritium (TBq) | 5 | 1,537 | 1,7 | 1,975 | 1,70 |
Gaz rares (TBq) | 25 | 2,14 | 2,7 | 0,667 | 0,910 |
Carbone 14 (TBq) | 1,4 | 0,110 | 0,191 | 0,216 | 0,198 |
Produits de fission ou d’activation émetteurs bêta et gamma (GBq) | 0,1 | 0,002 | 0,006 | 0,004 | 0,00158 |
Iode (GBq) | 0,8 | 0,09 | 0,022 | 0,010 | 0,0249 |
TBq : térabecquerel ; GBq : gigabecquerel
Electricité de France, 2013
Outre le risque de contamination radioactif, la
centrale effectue des contrôles de qualité chimique
de ces rejets. Les critères de rejets chimiques ont tous
été respectés en 2012, quelque soit l’échelle de temps
considérée et les rejets autorisés associés.
Paramètres | Quantité annuelle autorisée (kg) | Quantité rejetée (kg) | |||
---|---|---|---|---|---|
2010 | 2011 | 2012 | 2013 | ||
Acide borique | 18 000 | 6 175 | 8 245 | 13 400 | 9 924 |
Hydrazine | 25 | 0,91 | 1,18 | 0,493 | 0,439 |
Morpholine | 1 000 | 144 | 182 | 325 | 405 |
Azote global (ammonium, nitrites et nitrates) |
1 100 | 554 | 683 | 797 | 929 |
Phosphate (effluents salles des machines et bâtiment réacteur) | 600 | 316 | 339 | 235 | 213 |
Phosphate (effluents des traitements microbiologiques) | 900 | 234 | 521 | 270 | 195 |
Détergents | 1 700 | 720 | 320 | 1 200 | 141 |
Métaux totaux | 100 | 47,1 | 46 | 35 | 64,1 |
Sulfates | 3 000 | 576 | 2 860 | 1 233 | 880 |
Electricité de France, 2013
En ce qui concerne les rejets thermiques, des mesures
de pH en continu sont réalisées pour contrôler l’acidité de
l’eau. De plus, sont contrôlées :
De 2010 à 2013,l’installation de refroidissement des
purges sur la centrale n’a pas posé de souci particulier ; elle
a fonctionné normalement tout au long de l’année et
notamment en période à risques d’échauffement de la
rivière.
Enfin, des contrôles portent aussi sur la surveillance
des micro-organismes pour notamment les légionelles et
les amibes. Des valeurs guides sont à respecter pour ces
deux espèces.
EDF met en application l’échelle internationale des
événements nucléaires (INES). Celle-ci est destinée
à faciliter la perception par les médias et le public de
l’importance des incidents et accidents nucléaires.
Elle s’applique à tout événement se produisant dans
les installations nucléaires de base (INB) civiles. Ces
événements sont classés par l’Autorité de Sûreté Nucléaire
selon 8 niveaux, de 0 à 7, suivant leur importance.
Les événements qui n’ont aucune importance du point
de vue de la sûreté, de la radioprotection et du transport
sont classés au niveau 0 et sont qualifiés d’écarts.
La terminologie d’incident est appliquée aux
événements à partir du moment où ils sont classés au
niveau 1 de l’échelle INES, et la terminologie d’accident à
partir du classement de niveau 4.
En ce qui concerne les événements relatifs à
l’environnement, ceux-ci ne sont pas encore classés sur
l’échelle INES, mais des expérimentations sont en cours
pour parvenir à proposer un classement sur une échelle
similaire.
De 2010 à 2013, voici les événements significatifs
environnement déclarés à l’Autorité de Sûreté Nucléaire :
À VOIR SUR LE SITE DE L’EAU EN POITOU-CHARENTES …
RPDE, Réseau Partenarial des Données sur l’Eau : www.eau-poitou-charentes.org, rubriques :
Connaître l’eau et ses usages en région > Sa qualité > À l’état naturel
Connaître l’eau et ses usages en région > Sa qualité > Pour la baignade
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