1.1. La qualité des eaux superficielles
6> 1.1.1. La qualité physico-chimique de l’eau6
6> 1.1.2. La qualité biologique de l’eau6
6> 1.1.3. La qualité des milieux aquatiques6
1.2. La qualité des eaux souterraines
6> 1.2.1. Le réseau de suivi de la qualité des eaux souterraines6
6> 1.2.2. Les résultats obtenus6
1.3. La qualité des eaux littorales
6> 1.3.1. Les différents réseaux de suivi6
6> 1.3.2. Le suivi des conditions climatiques et hydrologiques6
6> 1.3.3. La qualité sanitaire au travers du contrôle microbiologique6
6> 1.3.4. La surveillance du phytoplancton et des phycotoxines6
6> 1.3.5. L’observation de la contamination chimique6
6> 1.3.6. La production conchylicole6
6> 1.3.7. Le réseau benthique6
La qualité des cours d’eau est déterminée par des
paramètres ayant un rôle important pour la vie dans les
cours d’eau et la santé publique (les cours d’eau servent
d’exutoire naturel et de moyens de transports des rejets
des activités humaines), et retenus par le Ministère
de l’Environnement et les Agences de l’Eau. Il s’agit
principalement des matières en suspension (M.E.S.), des
microalgues en suspension, des matières organiques et
oxydables, de l’oxygène dissous, des matières azotées et
phosphorées, des nitrates, des produits phytosanitaires,
… de la température, de l’acidité (p.H.), des sels dissous,
des métaux lourds, de la bactériologie …
La qualité des cours d’eau est définie suivant 5
classes la classe de qualité obtenue par le paramètre le
plus défavorable est attribuée au cours d’eau :
Classe | Représentation | Qualité | Caractéristiques |
1A | Bleu | Excellente | Tous les usages sont satisfaits. Les eaux sont facilement transformables en eau potable. Elles permettent la vie piscicole et la reproduction des poissons. |
1B | Vert | Bonne | |
2 | Jaune | Moyenne | Les usages récréatifs occasionnels sont possibles, mais la baignade est interdite. La production d’eau potable est possible. La reproduction de certains poissons peut être aléatoire |
3 | Orange | Médiocre ou passable |
Les eaux sont utilisables pour les usages industriels peu exigeants. La production d’eau potable est déconseillée. La survie des poissons est aléatoire. |
4 | Rouge | Mauvaise | Ces eaux, excessivement polluées, sont inaptes à la plupart des usages. |
(Sources : Les Agences de l’Eau)
Pour déterminer le degré d’altération de chaque
polluant, la méthode du SEQ (Système d’Evaluation de la
Qualité) est utilisée. Elle est initialement fondée sur trois
volets :
Il s’appuie sur de nombreux paramètres
biologiques : bactéries, végétaux aquatiques,
invertébrés aquatiques, poissons, flore …
Ainsi, le SEQ-Eau permet une évaluation de la
qualité de l’eau et de son aptitude à assurer certaines
fonctionnalités tels que le maintien des équilibres
biologiques, l’eau potable, les loisirs nautiques ou encore
l’irrigation. Il répond aux besoins de la Directive Cadre sur
l’Eau qui aborde la notion de « qualité écologique » des
cours d’eau.
Il se base sur les différents types d’altérations
de l’eau qui sont caractérisées par un regroupement de
paramètres de même nature ou de même effet sur le
milieu :
Actuellement le Système d’Evaluation de l’État des
Eaux (SEEE) est en cours d’élaboration par l’ONEMA, afin
de répondre aux exigences de la D.C.E dans la perspective
du deuxième cycle de gestion 2016-2021. L’outil SEEE
permettra d’établir un état chimique et écologique pour
chaque masse d’eau.
Les analyses permettant de mesurer ces altérations
sont effectuées à de fréquences régulières dans le cadre
des réseaux de surveillance. À partir de ces analyses, sont
calculés une « qualité » ou un « état ».
En Poitou-Charentes, le Réseau National de Bassin
(R.N.B.) comprenait 52 stations, suivies pour certaines
depuis 1971. L’objectif de ce réseau était la connaissance
de la qualité générale du milieu, avec des analyses sur la
qualité physico-chimique (matières organiques, nitrates,
phosphore, matières en suspension, …), la recherche de
toxiques (métaux), de pesticides, la qualité biologique du
milieu.
En 2007, le R.N.B. a évolué pour devenir le Réseau de
Contrôle de Surveillance (R.C.S.) et pour intégrer dans ses
objectifs la réponse aux exigences de la D.C.E.
Les matières organiques et
oxydables (MOOX)
L’altération par les MOOX indique la présence
ou l’absence de pollution organique dans les eaux
superficielles. Ces substances (matières organiques
carbonées et azotées) sont dégradées par les microorganismes
provoquant une consommation d’oxygène
dissous dans les cours d’eau. Naturellement présentes
dans le milieu, un apport excessif de ces matières
organiques et oxydables, issues majoritairement
d’activités humaines, peut engendrer des perturbations :
consommation de l’oxygène dans l’eau (désoxygénation),
par conséquent mortalité de poisson, et colmatage du
fond des rivières.
En Poitou-Charentes, pour l’année 2011, environ
41% des points de suivi du R.C.S. (issus des Agences
de l’Eau Loire-Bretagne et Adour-Garonne) indiquent
une bonne qualité des eaux (voire une très bonne qualité
pour 5% d’entre eux) vis-à-vis de l’altération « matières
organiques et oxydables ». La qualité est jugée moyenne
pour 30% des stations, médiocre pour 17% et mauvaise
pour 12%.
Si la situation semble stable ces 3 dernières années,
depuis 1999, la qualité des eaux superficielles vis-àvis
de cette altération a fluctué. De 1999 à 2004 et de
2007 à 2008, 50 à 60% des points de suivi étaient de
qualité bonne à très bonne, le reste des points étant
essentiellement de qualité moyenne, et dans une moindre
mesure médiocre et mauvaise.
De 2005 à 2006 et de 2009 à 2011, le pourcentage
de points de suivi en bonne ou très bonne qualité est
moindre, avoisinant les 40 à 45% 25 à 35% des points
sont de qualité moyenne et le reste, de qualité médiocre
à mauvaise.
Les secteurs les plus dégradés vis-à-vis de ce
paramètre se rencontrent sur les bassins du Thouet, du Né,
et de l’estuaire de la Charente. Plus localement, certains
petits cours d’eau peuvent également être affectés. La
qualité est en revanche très bonne sur la Sèvre Niortaise
amont en 2011.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
Les matières phosphorées
Le phosphore est l’un des contributeurs essentiel
à l’eutrophisation, phénomène de production végétale
excessive. Il est issu des activités anthropiques par rejets :
domestiques et urbains (rejets de stations d’épuration et
pertes par les réseaux d’assainissement), industriels ou
encore d’élevages agricoles avec notamment l’utilisation
de produits fertilisants.
L’eutrophisation est également fonction de facteurs
naturels telles que la quantité d’ensoleillement, la vitesse
du courant ou bien encore la température.
Une eutrophisation trop importante des rivières ou plans
d’eau diminue l’oxygène dans l’eau perturbant les espèces
inféodées au milieu.
En 2011, la grande majorité des stations est de
bonne qualité pour cette altération (65,6%). Elle apparait
très bonne pour près de 14,5%, moyenne pour 8,5%,
médiocre et mauvaise pour 8% (le reste des stations
présente une absence de données).
Une légère tendance à l’amélioration de la qualité
des cours d’eau vis-à-vis de cette altération est observée
ces dernières années et en particulier en 2010 (30% des
points de très bonne qualité et 50% de bonne qualité).
Ainsi, les cours d’eau semblent peu affectés par la
pollution au phosphore (et à fortiori par la problématique
d’eutrophisation) comme en témoignent les résultats des
Agences de l’Eau. Ponctuellement, les plus touchés sont
l’Argenton et ses affluents, et la Boutonne amont.
Depuis le 1er juillet 2007, les phosphates sont
interdits dans les lessives en France. Suite au Grenelle
de l’Environnement, des réflexions sont en cours pour sa
réduction dans d’autres produits lessiviels.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
Les nitrates
L’altération par les nitrates indique généralement un
excès d’apports en fertilisants, ainsi que la transformation
des pollutions organiques d’origine agricole et domestique
dans les eaux superficielles.
En effet, la pollution par les nitrates est majoritairement
liée aux rejets directs urbains, industriels et agricoles
par le biais du lessivage des sols lors d’épisodes pluvieux
notamment.
L’effet principal des nitrates dans l’eau est
le développement des végétaux aquatiques et la
participation à la prolifération d’algues. Tout comme le
phosphore, les nitrates contribuent donc à l’apparition de
phénomènes d’eutrophisation. La contamination des eaux
de surface par les nitrates peut également poser problème
pour la production d’eau destinée à la consommation
humaine, en particulier dans les régions agricoles.
La pollution aux nitrates est un problème récurrent
en Poitou-Charentes. Chaque année, la qualité des rivières
vis-à-vis de cette altération est classée médiocre à
mauvaise sur l’ensemble du territoire.
Les résultats en date de 2011 indiquent que 2%
des stations sont de qualité très bonne, 8% bonne, 21%
moyenne, 68% médiocre et 18% mauvaise.
L’évolution de la qualité des eaux superficielles pour
cette altération est la suivante :
À noter que les facteurs d’évolution de la qualité
sont essentiellement liés à l’influence de la pluviométrie
en effet, les années où les précipitations sont plus
importantes (2006, 2007 et 2008), le lessivage d’azote
est plus important (par comparaison à l’année 2005).
Mais les évolutions qualitatives sont aussi influencées par
l’évolution des pressions comme les pratiques agricoles
par exemple.
Seuls les bassins amont de la Vienne et de la
Charente semblent les moins affectés, soit deux têtes
de bassins situées en Limousin.
À contrario, la Boutonne, la Dive du Nord, la Trézence et
la Devise indiquent une mauvaise qualité.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
Les matières azotées
Cette altération est déterminée à partir de 3
paramètres caractérisant les matières azotées présentes
dans l’eau (NH4+, NKJ, NO2).
Naturellement, ces différentes formes se succèdent et
se transforment dans les milieux aquatiques, terrestres
et aériens. Des apports supplémentaires de matières
azotées peuvent venir perturber cet équilibre naturel et
avoir ainsi des conséquences sur la vie des cours d’eau.
Les matières azotées sont issues principalement des rejets
domestiques, industriels (notamment des industries
agro-alimentaires) et d’élevage (déjections animales,
eaux de lavage,…). Elles contribuent au développement
d’algues et de végétaux dans les eaux superficielles et
peuvent être toxiques pour les écosystèmes en particulier
pour la faune piscicole.
Par rapport à cette altération, la situation semble
plutôt favorable en 2011, et ces dernières années d’une
manière générale.
Pour 2011, 2% des points de suivi sont de très
bonne qualité, 71% de bonne qualité, 14,5% sont de
qualité moyenne, 6% médiocre et 3,1% mauvaise. Ces
derniers se situent localement sur la Boutonne amont, le
Né ou encore l’estuaire de la Charente.
Depuis 1999, une tendance générale à l’amélioration
de la qualité des eaux a pu être observée pour ce
paramètre. Cette tendance peut s’expliquer par une
amélioration de la collecte, du traitement et du rejet des
eaux usées de la part des collectivités, ou bien par une
amélioration des pratiques agricoles et/ou industrielles,
plus respectueuses de l’environnement.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
L’effet des proliférations végétales
Dues à un enrichissement des eaux en substances
nutritives et à des conditions hydromorphologiques
et environnementales particulières, les proliférations
végétales induisent une perturbation de l’équilibre des
écosystèmes aquatiques et peuvent compromettre les
usages liés à l’eau.
Cette altération détermine le niveau de développement
de micro-algues en suspension dans l’eau ainsi que leurs
effets sur le cycle de l’oxygène par l’eutrophisation des
rivières ou des plans d’eau. Elle est évaluée sur la base
de plusieurs paramètres : la chlorophylle « a », le pH et le
pourcentage de saturation de l’oxygène dissous.
En région, la qualité des eaux vis-à-vis de cette
altération est qualifiée de bonne à très bonne sur la quasi-totalité
du territoire et cela depuis plusieurs années.
En 2011, 56,9% des stations de suivi en région sont
de très bonne qualité, 33% de bonne qualité, 5,1% de
qualité moyenne et 2% de qualité médiocre ou mauvaise.
Depuis 2003, quelques variations de la qualité de
l’eau sont observées pour ce paramètre. Lors d’années
pluvieuses comme en 2007 et 2008, la quasi-totalité
des points est de bonne ou très bonne qualité. De 2009
à 2011, quelques points indiquent une qualité mauvaise
ou médiocre.
D’une manière générale, la qualité des eaux superficielles
vis-à-vis de ce paramètre reste très favorable sur
l’ensemble de la région.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
Les pesticides
Les éléments d’analyse présentés ci-après sont extraits du dossier de l’ORE intitulé « Nitrates et pesticides dans l’eau destinée à
la consommation humaine » ainsi que du dossier d’actualité « Les pesticides : quelques repères … ».
Que sont-ils ?
Les pesticides désignent les substances ou les
préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou
l’élimination d’organismes jugés indésirables tels que
plantes, animaux, champignons, bactéries, quel que soit
son usage (agricole, domestique, urbain, de voirie…).
En agriculture, le terme généralement employé est celui
de « produit phytosanitaire ». Destinés aux végétaux, ils
regroupent les herbicides, les fongicides, les insecticides,
les rodenticides (contre les rongeurs) et les molluscicides
(contre les limaces)…
Les produits utilisés pour l’entretien des espaces
verts, des voiries, ainsi que les produits destinés aux
jardiniers amateurs font également partie des produits
phytosanitaires.
Pour les autres usages, on parle de « biocides » : ce sont
les désinfectants, les produits de protection (du bois,
du cuir…), les produits antiparasitaires (lutte contre les
rongeurs, les mollusques, les acariens, les oiseaux…).
Leur décomposition et interaction
Les pesticides sont des produits chimiques de
synthèse toxiques, composés d’une ou plusieurs matières
actives auxquelles ont été ajoutées d’autres substances :
des adjuvants afin d’améliorer leur efficacité et des produits
de dilution afin de faciliter leur emploi.
Les mélanges de pesticides ont également des effets
toxiques qui ne sont pas toujours connus.
La décomposition des pesticides entraîne également
la formation de sous-produits, qui peuvent être plus
toxiques encore que la substance originelle.
Les pesticides présents dans l’eau sont en majorité
ceux utilisés dans l’agriculture. Les activités agricoles
ne sont cependant pas les seules responsables de la
pollution aquatique : collectivités territoriales, services
gestionnaires des routes, sociétés d’autoroutes, SNCF,
particuliers… utilisent régulièrement des pesticides.
Le transfert vers l’eau est le plus souvent superficiel.
Leur arrivée dans les eaux de surface se fait en effet par
mise en solution lors du ruissellement. Les transferts se
font également en partie par l’atmosphère, en particulier
en raison du mode d’application, mais aussi de la volatilité
des produits.
Les eaux souterraines sont généralement moins polluées.
Le potentiel de lessivage des pesticides dépend toutefois
des substances actives. Une omniprésence élevée dans
les eaux souterraines indique que le pesticide pénètre
facilement dans le sol via l’eau de percolation et est
hautement lessivable.
C’est le cas de l’atrazine (cet herbicide a été retiré du
marché en 2003 mais est toujours détecté dans les eaux
souterraines). D’autres pesticides, comme le glyphosate
par exemple (herbicide) sont faiblement lessivables.
La vitesse d’écoulement de l’eau souterraine est un des
facteurs qui influence la présence des pesticides dans
les eaux. Le temps nécessaire pour qu’un pesticide se
décompose est un autre facteur. Plus un pesticide met
du temps à se décomposer, plus le risque qu’il soit lessivé
augmente. On parle de sa persistance dans le sol ou de sa
rémanence.
Les propriétés du sol (teneur en matière organique,
texture, perméabilité) et les propriétés du site (pente,
précipitations, profondeur de la nappe) sont également
déterminantes dans les risques de contamination.
La contamination des eaux de surface
de 1999 à 2010
Dans les eaux de surface, une grande diversité
de substances phytosanitaires est à l’origine de la
contamination. Les herbicides sont les plus incriminés.
Cette contamination évolue au fil de l’interdiction d’usage
phytosanitaire de certaines substances.
La contamination des eaux superficielles présente une
grande diversité spatiale liée à l’assolement (substances
différentes en fonction du bassin de production) et à la
nature du sol ou du sous-sol (phénomène de ruissellement
par exemple en zone de socle).
Les éléments d’analyse présentés ci-après sont extraits du rapport du Groupe Régional d’Action pour la Réduction des Pesticides
(GRAP), relatif aux résultats de la recherche de produits phytosanitaires dans les eaux superficielles de la région effectués de 1999 à
2005, et de la synthèse des données d’utilisation des produits phytosanitaires et de dispersion dans l’environnement, réalisée par la
FREDON et ATMO Poitou-Charentes, dans le cadre du plan Ecophyto 2018 (Synthèse 2006-2010 - contamination de l’environnement par
les produits phytosanitaires en Poitou-Charentes).
En région, les analyses révèlent d’importantes
contaminations à des degrés divers.
De 1999 à 2005, pour les 46 stations suivies au
total par le GRAP, 84 substances actives ou métabolites
ont été quantifiés au moins une fois dont la moitié d’entre
elles a été retrouvée ponctuellement. Les transferts les
plus importants (quantité et diversité des substances)
sont observés à la suite des premières pluies suivant les
traitements.
L’évolution significative de la qualité de l’eau est liée à
deux facteurs : les aspects réglementaires (européens
et français) et vraisemblablement les conditions
hydrologiques.
L’année 2005 confirme la dégradation des eaux
superficielles par les produits phytosanitaires en
Poitou-Charentes. Bien que les conditions hydrologiques
et climatiques en 2005 n’aient pas été favorables aux
transferts des molécules vers les rivières et les nappes
(pluviométrie très déficitaire), la diversité des molécules
retrouvées dans les eaux superficielles reste importante :
41 molécules différentes ont été mises en évidence.
Depuis l’interdiction d’utilisation des triazines
(herbicides), elles sont détectées moins souvent. D’autres
substances récemment interdites tendent également à
disparaître : tébutame, oxadixyl.
Le glyphosate et son métabolite (l’AMPA) sont détectés
très fréquemment dans la majorité des cours d’eau et à
toute époque de l’année. Le glyphosate, herbicide de plus
en plus utilisé, reste à ce jour le plus vendu en région
comparé aux autres substances actives, il est autorisé
pour de nombreux usages agricoles et non agricoles.
Utilisé à toute époque de l’année, il est de ce fait mis en
évidence à l’occasion des différentes campagnes.
Les substances utilisées pour le désherbage des
cultures pérennes et des zones non agricoles, diuron et
aminotriazole, sont retrouvées régulièrement. Le diuron est
détecté sur de nombreux cours d’eau et pas uniquement
ceux traversant des zones viticoles. Bien que cet
herbicide soit essentiellement utilisé par les viticulteurs,
le désherbage des zones non agricoles est à l’origine de
transferts importants vers les eaux.
Cependant, une enquête menée en 2010 auprès
d’environ 50 viticulteurs montre que le désherbage des
parcelles viticoles est essentiellement réalisé avec le
glyphosate. En effet, ces dernières années, le diuron et
la therbuthylazine ont été progressivement délaissés au
profit du glyphosate.
Des herbicides utilisés pour le désherbage du maïs
(metolachlore, alachlore, diméthénamide, bentazone,
acétochlore) sont retrouvés sur une majorité des cours
d’eau au moment de leurs applications au printemps et
disparaissent le reste de l’année.
Les substances actives de type sulfonylurées et tricétones
utilisées pour le désherbage du maïs en post levée sont
recherchées et ne sont pas retrouvées dans les eaux, leur
dose maximale autorisée est faible.
Malgré l’augmentation des ventes d’isoproturon et de
chlortoluron, ces deux urées substituées utilisées pour
le désherbage des céréales d’hiver ont été très peu
détectées en 2004 et 2005 par rapport aux années
précédentes. Ceci est vraisemblablement lié à l’absence
de précipitations significatives en fin d’année.
La pression en produits phytosanitaires joue un rôle
prépondérant mais les transferts de substances actives
sont également fortement influencés par la nature des
sols et du sous-sol.
Ainsi, les rivières s’écoulant sur des formations peu
perméables (Sèvre Nantaise, Thouet et Argenton sur socle
Dive du Nord sur formations calcaires marneuses Ozon, cours
amont du Né et de la Seugne sur recouvrements éocènes
sablo-argileux) sont globalement plus dégradées que des
cours d’eau comme le Clain, la Boutonne ou l’Aume.
La Charente en amont d’Angoulême est moins dégradée
que sur la partie aval et sur ses affluents (Antenne, Né,
Seugne) s’écoulant à travers le vignoble de Cognac qui
présente une diversité des molécules retrouvées plus
importante. Ceci est partiellement lié à la détection
récurrente des triazines appliquées sur les parcelles
viticoles (simazine, terbuthylazine et produits de
dégradation).
De 2006 à 2010, de manière générale, les quantités
de substances actives phytosanitaires vendues au sein
de la région sont relativement stables la majorité sont
toujours des herbicides et des fongicides. À noter que le
glyphosate reste la molécule la plus commercialisée.
Dans les eaux superficielles, 106 substances actives ou
produits de dégradation ont été quantifiés entre 2006 et
2010, dont 90 % concernent les herbicides. Les fongicides
ne représentent que 3,2 % alors qu’ils constituent 40 %
des quantités vendues en région. Les herbicides utilisés
sur maïs ou à multiples usages (glyphosate, diuron…)
représentent 65% des quantifications.
Ainsi, les tendances d’évolution qui se dégagent de 2006
à 2010 sont :
Les substances interdites
La directive « substances dangereuses » 76/464/
CEE du 4 mai 1976 concerne la pollution causée par
certaines substances dangereuses déversées dans le
milieu aquatique de l’Union européenne. Elle établit une
liste de 132 substances toxiques dont 36 pesticides pour
lesquels les rejets dans les eaux sont limités ou interdits.
La circulaire du 7 mai 2007 fixe quant à elle les normes
de qualité environnementale provisoires (NQEp) de 41
substances. Parmi ces dernières figurent 15 pesticides :
alachlore, aldrine, atrazine, chlorfenvinphos, chlorpyrifos,
DDT, dieldrine, diuron, endosulfan, endrine, isodrine,
isoproturon, lindane, simazine, trifluraline, dont certains
sont interdits d’usage. Notons que le glyphosate,
largement utilisé, ne fait pas partie de la liste des
substances prioritaires à surveiller.
Substance | Effet | Interdit depuis |
---|---|---|
Atrazine | Herbicide (utilisé en particulier pour le désherbage du maïs) | 2003 |
Diuron | Herbicide (utilisé en particulier pour tuer les graminées indésirables et autres mauvaises herbes annuelles et persistantes à feuilles larges, notamment en viticulture) |
2008 |
Tébutame | Herbicide (utilisé en particulier pour le désherbage du colza) | 2002 |
Oxadixyl | Fongicide (utilisé en particulier en association avec d’autres substances, sur les vignes) | 2003 |
Terbuthylazine | Herbicide (utilisé en particulier pour le désherbage des zones agricoles (vigne, maïs …) et non agricoles) | 2004 (vigne) et 2003 (autres cultures et zones non agricoles) |
Simazine | Herbicide (utilisé en particulier pour l’entretien des sols viticoles et des vergers) | 2003 |
Lindane | Insecticide (utilisé en particulier pour le traitement des sols (maïs, betteraves …)) | 2007 |
(Observatoire Régional de l’Environnement, 2013a)
Un indicateur biologique ou bio-indicateur est un
organisme ou une communauté de vie qui réagit par diverses
modifications (physiologique, comportementale, …) à la
présence d’une substance toxique ou à une modification
du milieu (mortalité, raréfaction, pullulation, …). En
théorie, les indicateurs biologiques sont génétiquement
homogènes et assez sensibles, et réagissent assez
spécifiquement et quantifiablement aux produits
toxiques.
L’étude des bio-indicateurs permet d’évaluer les
altérations physiques, chimiques ou organiques à des
degrés divers de précision.
L’analyse des organismes fixés ou libres vivant dans
les cours d’eau permet d’évaluer la qualité biologique des
eaux douces superficielles. En application de la Directive
Cadre sur l’Eau, 4 indices biologiques ont été choisis et
sont utilisés pour caractériser l’état biologique (structure
et fonctionnement) des écosystèmes aquatiques. Ces
indicateurs peuvent être reliés aux indicateurs de la
qualité physico-chimique des cours d’eau pour évaluer
l’état écologique global de la masse d’eau.
L’Indice Biologique Macrophytique des Rivières (I.B.M.R.)
Il s’appuie sur l’examen de l’ensemble des végétaux
aquatiques ou amphibies, ainsi que les colonies de
cyanobactéries, de bactéries et de champignons visibles
à l’oeil nu. L’I.B.M.R. reflète le niveau de trophie des eaux,
pour les formes réduites de l’azote minéral et pour les
orthophosphates.
Différents groupes sont principalement observés, il s’agit
des algues, des phanérogames, des bryophytes, des
ptéridophytes et des hétérotrophes.
Pour chaque point d’observation, une note qualifie la
qualité globale du milieu aquatique. Comprise entre 0 et
20, elle traduit le niveau trophique de l’eau d’après les
classes définies par la grille d’évaluation selon la norme
IBMR – NF T90-395 – octobre 2003.
L’IBMR est normalisé en France mais pas à l’échelle
européenne il est en cours d’adaptation dans le cadre
de la D.C.E. et sera compatible avec la norme européenne
NF EN 14184 - Guide pour l’étude des macrophytes
aquatiques dans les cours d’eau. Il n’est donc pas encore
utilisé pour l’évaluation de l’état des eaux mais fait partie
des éléments obligatoires du contrôle de surveillance des
cours d’eau.
De 2008 à 2012, la qualité relative à l’I.BM.R. est
globalement médiocre sur la région. En 2012, sur les
mesures disponibles, 1 station seulement (sur un total
de 88) indique une classe de qualité « très bonne » sur le
Coran (Charente-Maritime).
L’indice biologique global normalisé (I.B.G.N.)
Il repose sur l’examen des peuplements d’invertébrés
aquatiques peuplant le fond des rivières (larves d’insectes,
mollusques, crustacés, vers, etc.). Ces organismes plus ou
moins polluo-sensibles témoignent de la qualité de l’eau
et de la qualité et diversité des habitats du cours d’eau
dans lequel ils sont présents : structure du fond, état des
berges et qualité physico chimique des eaux.
Une note de 0 à 20 est attribuée au niveau d’une station
de mesure après étude de ce peuplement d’invertébrés.
Puis, une grille est utilisée pour qualifier l’état écologique
pour les invertébrés.
De nouveaux protocoles issus de la D.C.E. permettent
de recalculer un IBGN dit « théorique ». Ces protocoles, mis
en place à partir de 2007, tendent à se rapprocher des
méthodes standards européennes en vue de permettre la
continuité des chroniques de données qui jusque-là sont
exprimées par l’IBGN.
La qualité relative à l’I.B.G.N. de 2008 à 2012 est
globalement bonne, voire très bonne sur la région. En
2012, sur les mesures disponibles, 1 station seulement
(sur un total de 142) indique une classe de qualité
« mauvaise » sur le canal du Curé (Charente-Maritime).
L’indice diatomique (I.B.D.)
Il prend en compte la structure des peuplements de
diatomées (algues brunes unicellulaires microscopiques
fixées). Ces algues colonisent les différents substrats
présents dans le lit des cours d’eau. Cet indice permet
d’analyser la composition floristique d’une station donnée
en prenant en compte la densité relative des espèces et
leur sensibilité aux pollutions. Il reflète la qualité générale
de l’eau d’un cours d’eau, et plus particulièrement vis-à-vis
des matières organiques et oxydables et des nutriments
(azote et phosphore).
Une note indicielle, comprise entre 0 et 20, exprime la
qualité globale de l’eau.
La mise en oeuvre de l’I.B.D. s’effectue d’après la norme
AFNOR NF T 90-354 publiée en décembre 2007.
Entre 2008 et 2012, la qualité relative à l’I.B.D. est
restée globalement stable sur la région avec une majorité
de stations présentant une bonne qualité.
En 2012, sur les mesures disponibles, 3 stations (sur un
total de 158) indiquent une classe de qualité « médiocre »
sur les Eaux claires (Charente), le Palais (limite Charente/
Gironde) et la Vonne (Deux-Sèvres).
L’indice Poisson Rivière (I.P.R.)
Les peuplements piscicoles constituent de bons
outils de mesure de la qualité du milieu : l’Indice Poisson-
Rivière (IPR) est déterminé à partir de la richesse
spécifique (nombre d’espèces présentes), la densité et
les caractéristiques écologiques des différentes espèces
qui composent le peuplement (régime alimentaire,
polluosensibilité, habitat, etc.). Une note indicielle,
comprise entre 0 et 150, exprime la qualité globale du
milieu aquatique.
On estime qu’une rivière en bon état est une rivière dans
laquelle on trouve des espèces de poissons indicatrices
de bonne qualité du milieu, en quantité et selon une
diversité qu’autorisent les caractéristiques du milieu
naturel. Globalement, les poissons dépendent donc de la
qualité du milieu aquatique mais aussi de la quantité de
la ressource en eau.
En région, de 2001 à 2011, plus de 70% des points
d’observation indiquent une qualité médiocre, mauvaise
ou très mauvaise.
Bio-indicateurs marins et de zones humides
La surveillance de la qualité des eaux du milieu marin
s’appuie alors sur la surveillance de bio-indicateurs marins
: les moules et les huîtres, qui possèdent la particularité
d’accumuler certains contaminants présents dans l’eau.
De même, certains bio-indicateurs sont utilisés pour
suivre sur le long terme la qualité écologique des zones
humides. Il s’agit par exemple de suivre :
Le Réseau d’Observation du Milieu (ROM), sur la
base des contextes piscicoles, caractérise l’état des
milieux aquatiques. Les suivis portent sur la constatation
de perturbations et leurs effets visibles ainsi que sur
l’observation d’espèces particulières dont la présence
traduit une bonne qualité ou au contraire une dégradation
des milieux.
Le contexte piscicole est une composante du réseau
hydrographique délimité par un critère biologique. Il
est l’unité spatiale dans laquelle une population de
poissons fonctionne de façon autonome, en y réalisant les
différentes phases de son cycle vital.
Il est établi pour une population repère dont les
caractéristiques sont la représentativité du domaine
piscicole et l’écosensibilité (l’état fonctionnel du
peuplement considéré).
On distingue trois types de domaines :
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
D’une manière générale, en région Poitou-Charentes,
depuis le début des années 1970, les eaux brutes
souterraines sont contaminées par des polluants
d’origines agricole, industrielle et domestique. Cette
contamination s’effectue d’une part par les transferts
en profondeur des polluants migrant avec l’eau du
sol, d’autre part ponctuellement par des installations
humaines mal isolées (bâtiments d’élevage, industriels et
assainissement domestique) ou des forages mettant en
communication nappes polluées et nappes profondes.
Les principales mesures de qualité des eaux
souterraines, réalisées dans le cadre de l’alimentation
en eau potable, portent sur leur teneur en nitrates,
en pesticides, en agents bactériens, ainsi que sur des
éléments indésirables présents « naturellement » tels les
métaux, le fer, l’arsenic, l’aluminium, le fluor et le sélénium
(présence ponctuelle d’éléments issus de réactions
physico-chimiques entre l’aquifère et l’eau qu’il contient).
Jusqu’en 2001, la qualité des eaux souterraines était
principalement évaluée par le biais de contrôles sanitaires
pour l’Alimentation en Eau Potable (AEP). Ces suivis
ponctuels ne permettaient pas de contrôler véritablement
la qualité des eaux souterraines d’une manière globale.
Ces lacunes de connaissance ont conduit la Région
Poitou-Charentes à créer un réseau patrimonial de suivi de
la qualité des nappes, avec l’aide des Agences de l’Eau, de
l’État et de certains Départements.
La Région Poitou-Charentes fut maître d’ouvrage de ce
projet jusqu’en 2012 les opérateurs techniques sont le
BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières)
et la FREDON (Fédération Régionale de Défense contre
les Organismes Nuisibles) Poitou-Charentes pour son
expertise dans l’interprétation des analyses de pesticides.
Depuis 2009, le réseau régional est composé de
107 points (47 sont situés sur le bassin Loire-Bretagne
et 60 sur Adour-Garonne). Certains de ces points font
l’objet d’analyses plus importantes notamment le suivi de
molécules phytosanitaires supplémentaires, dans le cadre
de la Directive Cadre sur l’Eau.
Les différents points peuvent appartenir à des
programmes de suivi différents :
À noter que le programme de surveillance de l’état
chimique des masses d’eau souterraine au titre de la DCE
se compose à la fois du réseau de surveillance et du réseau
opérationnel. Ce dernier ne concerne que les masses d’eau
dites « à risque » tandis que le réseau de surveillance
concerne toutes les masses d’eau.
En région, certains points appartiennent à un
réseau complémentaire (POC) qui s’intéresse à des
problématiques régionales plus particulières.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
Sur le terrain, sont étudiés et mesurés la conductivité
de l’eau, sa teneur en oxygène dissous, son pH, sa
température … En laboratoire et après échantillonnage,
sont ensuite analysés les phytosanitaires et différents
paramètres hors phytosanitaires.
Selon le type de nappe captée, les prélèvements réalisés
par point chaque année peuvent varier : 8 prélèvements
pour des points karstiques, 4 pour des points en nappes
libres et 2 pour ceux qui concernent des nappes captives.
Dans le cadre de la DCE, seulement 2 prélèvements sont
réalisés pour les points situés en nappes karstiques ou
libres et 1 pour les nappes captives.
Les informations suivantes sont extraites des rapports
annuels sur la qualité des eaux souterraines en Poitou-
Charentes, produits par le BRGM et la FREDON Poitou-
Charentes.
Les nitrates
Principale cause de pollutions des nappes d’eau
souterraines en Poitou-Charentes, les nitrates indiquent
généralement des teneurs importantes par rapport à la
norme imposée pour l’eau potable.
Ils sont principalement issus de l’activité agricole lors
d’apports sous forme d’engrais. Lorsque les plantes
ne consomment pas la totalité des nitrates, ceux-ci se
retrouvent progressivement dans les eaux souterraines
par le biais de l’infiltration de l’eau dans les sols.
Rappelons également que les nitrates existent à
l’état naturel dans les nappes phréatiques mais leur
concentration ne dépasse pas en moyenne les 10 mg/l.
À titre de comparaison, en 2011, en France, la teneur en
nitrates moyenne des nappes est de 23 mg/l cette valeur
révèle une pression anthropique forte (Observation et
Statistiques de l’Environnement, 2013). Les eaux de pluie
peuvent elles aussi contenir des nitrates mais à de faibles
teneurs (de l’ordre de 1,1 à 1,5 mg/l).
D’une manière générale, en région, les nappes captives
sont peu ou pas touchées par ce type de pollution. Les
détections mesurées ces dernières années correspondent
à certains points particuliers et à des anomalies d’isolation
du forage : elles ne sont pas indicatrices d’une dégradation
généralisée de l’aquifère
En revanche, les nappes karstiques et libres
montrent régulièrement des teneurs importantes qui
peuvent fluctuer d’une année sur l’autre en fonction de la
recharge des nappes d’eau souterraines et des périodes
de fertilisation.
Après une hausse généralisée des teneurs sur la
période 1980-98, la tendance de ces dernières années est
à la stabilité voire à un ralentissement de la contamination
des eaux souterraines. Cette tendance s’observe
également en France en lien avec une amélioration des
pratiques agricoles qui conduisent à mieux optimiser les
apports d’engrais.
Sur la période 2001-2011, la contamination des eaux par
les nitrates indique que près de 70% des points du réseau
présentent des valeurs supérieures à 10 mg/l.
Globalement, en région, les points dont la valeur est
supérieure à 80 mg/l indiquent une baisse et les
points dont la valeur est inférieure à 15 mg/l tendent à
légèrement augmenter.
Les fluctuations observées d’une année sur l’autre sont en
partie liées à la pluviométrie : lors d’années sèches comme
2005 par exemple, les concentrations en nitrates se sont
en effet révélées plus faibles.
Géographiquement, les masses d’eau les moins
contaminées se localisent surtout sur les secteurs à
pression agricole faible.
Les masses d’eau du Jurassique moyen et du Jurassique
supérieur sont les plus contaminées et montrent des
teneurs dépassant fréquemment le seuil de qualité pour
la distribution d’eau potable (50 mg/l).
Les masses d’eau du Crétacé du nord de la Vienne
présentent également une contamination importante
avec des dépassements de seuil.
En 2010 comme en 2011, les résultats du suivi
indiquent des teneurs fortes, notamment en période
de hautes eaux (qui sont propices au transfert des
nitrates), dans les 4 départements picto-charentais en particulier dans la région de Cognac dans une zone allant
de La Rochelle à Melle à l’est de Thouars et dans la Vienne
au niveau du bassin du Clain ainsi que dans le nord du
département.
À l’inverse, des teneurs faibles ont plutôt été observées
dans le sud de la région sur la zone littorale aux abords
de Châtellerault et au niveau de la zone du socle.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
En conclusion, les aquifères captifs sont généralement
protégés. La contamination de l’ensemble des grands
aquifères libres de la région est généralisée : il y a peu
d’évolution des teneurs sur l’ensemble des points depuis
la création du réseau, mais les concentrations restent
élevées (Jurassique moyen environ 40 mg/l, Jurassique
supérieur environ 50 mg/l et Crétacé supérieur environ
30 mg/l).
Les pesticides
Une réelle pollution par les pesticides est constatée
sur les eaux souterraines : actuellement les données
disponibles permettent d’indiquer que plusieurs matières
actives se trouvent dans les eaux, régulièrement
ou occasionnellement, en fonction des conditions
d’application et des caractéristiques hydrogéologiques.
La pollution par les pesticides est majoritairement liée
en région aux substances actives contenues dans les
produits phytosanitaires utilisés pour certains usages. Il
est cependant très difficile de réaliser un état quantitatif
exhaustif de toutes les molécules existantes dans les
nappes tant elles sont nombreuses. Dans le cadre du
réseau qualité régional, plus de 200 molécules sont
recherchées chaque année. À titre de comparaison,
on peut indiquer que, pour 2011, la Banque Nationale
de Vente de produits phytosanitaires a estimé à 384,
le nombre de substances minérales et de synthèse
différentes vendues en Poitou-Charentes, soient 4300
tonnes (contre 4700 en 2010). Le glyphosate représente
13% des quantités vendues (600 tonnes) les ventes
de ce produit augmentent constamment depuis ces 10
dernières années. 800 tonnes ont été vendues au travers
de 3 fongicides (mancozèbe, fosétyl-aluminium, folpel).
Enfin, les ventes de chloroacétamides, qui viennent
remplacer l’atrazine interdite en France en 2003, sont en
augmentation ces dernières années.
La réalisation de l’état qualitatif est également rendue
difficile de par la rémanence de molécules issues de
produits phytosanitaires ayant été interdits il y a plusieurs
années, mais également de par l’existence de nouvelles
molécules qui ne peuvent pas toujours être détectées, les
procédures analytiques n’étant pas au point.
En 2011, la pollution par les pesticides est surtout
liée au groupe d’herbicides des triazines. D’autres
substances comme le métolachlore, l’isoproturon, le
diuron ou le chlortoluron sont détectées de manière plus
ponctuelle.
L’atrazine, la simazine ou la terbuthylazine indiquent
une diminution significative en lien avec leur interdiction
en 2003. En revanche, la teneur de leurs produits de
dégradation (atrazine déséthyl, atrazine déisopropyl,
hydroxy-atrazine) reste stable en région. De par leur
rémanence, ils constituent toujours les principaux
contaminants phytosanitaires des eaux souterraines.
Enfin, le glyphosate et son produit de dégradation ne sont
pas présents dans les eaux souterraines, ou alors à de très faibles teneurs, à la différence des eaux superficielles
qui sont, elles, fréquemment marquées par leur présence.
Au total, pour l’année 2011, 26 substances ont été
quantifiées, dont 9 sont liées à des molécules interdites.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
D’une manière générale, la teneur en produits
phytosanitaires des points de mesure semble avoir
diminué depuis 2001. Toutefois ces valeurs ne sont pas
réellement représentatives de l’état des nappes. En effet,
les valeurs ci-dessous représentent la qualité de l’eau
seulement pour :
Mais, afin de les remplacer, de nouveaux produits
phytosanitaires sont utilisés.
Comme pour les nitrates, les nappes profondes sont, d’une
manière générale, mieux protégées des pollutions par les
pesticides. Les détections qui ont pu être mesurées ces
dernières années dans ces nappes sont liées à des points
particuliers ou à des anomalies d’isolation de forage.
En revanche, pour les nappes libres, les résidus de
pesticides sont plus présents avec toutefois des disparités
assez nettes entre les différents réservoirs aquifères.
Le milieu littoral fait l’objet d’un suivi environnemental
continu assuré par l’Institut Français de Recherche pour
l’Exploitation de la MER (IFREMER). Les réseaux de mesures
utilisés retracent l’évolution des facteurs climatiques
influençant les écosystèmes océaniques (température,
salinité, etc.) et évaluent plus globalement la qualité de
ce milieu. La qualité des eaux littorales est conditionnée
par les apports d’eau des bassins continentaux et ainsi
soumise à de multiples sources de contamination (eaux
usées urbaines, ruissellement des eaux de pluie, etc.).
Son suivi prévient également des éventuels risques
sanitaires liés à la consommation des produits issus de la
conchyliculture.
Les informations suivantes sont extraites du bulletin
de surveillance 2012, produit en 2013 par le Laboratoire
Environnement et Ressources des Pertuis Charentais.
La surveillance de la qualité du milieu marin porte sur des paramètres généraux (température, salinité, sels nutritifs,
nitrates, nitrites, ammonium, phosphates, silicates, chlorophylle, phéopigments, oxygène dissous), des paramètres
physico-chimiques et des paramètres bactériologiques.
Le ROCCH
Devenu le Réseau d’Observation de la Contamination
CHimique (ROCCH) en 2008, le Réseau National
d’Observation (R.N.O.), créé en 1974, surveille les
paramètres généraux de la qualité des eaux marines
et les polluants présents dans la matière vivante
(les moules et les huîtres possèdent la particularité
d’accumuler certains contaminants présents dans les
eaux).
Jusqu’en 2007, le R.N.O. a mesuré les métaux (argent,
cadmium, chrome, cuivre, magnésium, nickel, plomb,
vanadium, zinc), les hydrocarbures polyaromatiques
(HAP), les P.C.B., le lindane et les résidus de D.D.T.
Depuis sa restructuration en 2008, intégrant la mise
en oeuvre de la Directive Cadre sur l’Eau (D.C.E.), la
surveillance des contaminants chimiques dans le cadre
du ROCCH est décentralisée auprès des Agences de
l’Eau. La surveillance chimique, coordonnée et réalisée
par l’IFREMER, ne concerne plus que les 3 métaux
réglementés, au titre de la surveillance sanitaire
(Cadmium, Mercure et Plomb).
Le REMI
Depuis 1989, la surveillance des paramètres
bactériologiques est assurée par l’IFREMER dans le
cadre du REseau de surveillance MIcrobiologique du
littoral charentais (REMI). Ce suivi se fait par l’analyse
bactériologique de coquillages : huîtres et moules en
particulier. Les résultats de ce réseau sont utilisés pour le
classement de salubrité des zones de production et des
zones de parcage des coquillages vivants. Il a également
pour objet la validation continue de ce classement.
Le REPHY
Le REseau de surveillance du PHYtoplancton (REPHY)
a été créé en 1984 par l’IFREMER, suite au développement
sur les côtes françaises d’une espèce de phytoplancton
appartenant au genre Dinophysis, ayant la propriété de
produire des toxines s’accumulant dans les coquillages.
Le RESCO
Le RESCO est un réseau d’observation conchylicole
qui fait suite au REMORA (REseau MOllusques des
Rendements Aquacoles) depuis 2009. Il a pour but
d’observer et de caractériser sur un plan national
l’évolution spatio-temporelle des performances
conchylicoles de lots d’huîtres sentinelles, et en
particulier de la survie dans le contexte de la crise
ostréicole actuelle.
Le REBENT
Le REBENT (RÉseau BENThique), qui concerne les
données sur le benthos (invertébrés et végétation autre
que phytoplancton), a pour objectif de recueillir et de
mettre en forme les données relatives à la distribution
des habitats côtiers et au suivi de leur biodiversité
faunistique et floristique, afin de mettre à disposition
des scientifiques, des gestionnaires et du public un
état des lieux pertinent et cohérent et d’en détecter les
évolutions spatio-temporelles.
Pour gérer l’ensemble des données issues des
réseaux de surveillance du littoral, l’Ifremer a développé
son propre système d’information, Quadrige, qui
constitue un élément du Système d’Information sur l’Eau.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
Dans le cadre de ses suivis, l’IFREMER surveille
de manière régulière les conditions climatiques et
hydrologiques de la région qui peuvent influer sur certains
paramètres physico-chimiques telles que la salinité et la
température. Elles jouent un rôle important pour la qualité
des eaux littorales et, de ce fait, dans la production des
coquillages.
La salinité est un marqueur du mélange eau douce/
eau salée elle est alors fonction des apports en eau douce
provenant des estuaires, sur le littoral charentais, ainsi
que du cycle des marées.
La température (symbolisant les échanges atmosphèreocéan)
et la salinité, sont les deux facteurs majoritaires
conditionnant le développement des espèces animales
exploitées (huîtres …).
Les mesures journalières de salinité et de
température dans les pertuis charentais (pertuis Breton,
bassin de Marennes d’Oléron et estuaire de la Charente)
permettent de caractériser l’état des eaux littorales et
des milieux, et de suivre l’évolution précise de la situation.
En 2012, l’année a été globalement proche de
la normale sur les principaux descripteurs physicochimiques
(température, salinité, oxygène, etc.).
On note cependant des différences thermiques entre le
nord (où les températures ont été plus fraîches que la
normale) et le sud des Pertuis Charentais (températures
proches des normales).
En termes d’apports en eau douce, l’année présente
néanmoins une dynamique particulière (en lien avec
l’évolution des précipitations), marquée par des épisodes
de grande intensité. Il a ainsi été observé une alternance de
périodes à salinité très élevée (de février à début avril et d’août
à septembre notamment) et à faible salinité (intense dessalure
enregistrée fin avril suite aux fortes pluies par exemple).
De nombreuses sources de contamination peuvent
venir polluer le milieu littoral au travers des activités
humaines ou animales. Cette contamination des eaux
littorales peut être transmise à l’homme lors de la
consommation de coquillages qui concentrent les microorganismes
parmi lesquels des bactéries ou des virus
transmissibles à l’homme. On parle alors de risque
sanitaire.
Pour contrôler la qualité sanitaire, des contrôles
microbiologiques sont régulièrement réalisés. L’évaluation
de la contamination est basée sur le dénombrement,
dans 100 grammes de chair et de liquide inter-valvaire,
des bactéries « Escherichia Coli » (E.coli), encore appelées
« germes tests de contamination fécale ».
Selon les résultats obtenus, une classe de qualité sanitaire
est attribuée à chaque zone de production professionnelle
de coquillage d’après des exigences réglementaires
fixées. Selon la classe attribuée, des mesures de gestion
peuvent être attribuées avant la mise sur le marché des
coquillages :
Les zones de production sont surveillées dans le cadre
du REMI (REseau de surveillance MIcrobiologique). Les
différentes classes de qualité fixées vont permettre la
détection d’éventuelles contaminations. Deux types de
surveillance sont effectués :
Des mesures adaptées doivent alors être mises en place
pour prévenir la santé des consommateurs, ainsi qu’une
surveillance renforcée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun
risque pour l’homme.
Les résultats des analyses de ces 10 dernières
années effectuées dans le cadre du REMI, par zone marine
sont les suivants :
Zones marines | Tendance générale de la contamination de ces 10 dernières années | Qualité microbiologique de ces 3 dernières années |
---|---|---|
Zone 074 – Olonne / Le Payré | Pas de tendance significative (2)
Amélioration (1) |
Moyenne (3) |
Zone 075 - Ouest îles de Ré et d’Oléron | Moins de 10 ans de données (1) | Moyenne (1) |
Zone 076 – Pertuis breton | Pas de tendance significative (2) Amélioration (9) |
Bonne (2)
Moyenne (9) |
Zone 077 – Baie de l’Aiguillon | Pas de tendance significative (2) Amélioration (1) |
Moyenne (3) |
Zone 079 – Pertuis d’Antioche | Pas de tendance significative (3)
Amélioration (4) Moins de 10 ans de données (1) |
Moyenne (7)
Nombre de données |
Zone 080 – Marennes Oléron | Pas de tendance significative (5)
Amélioration (2) Moins de 10 ans de données (1) |
Bonne (4)
Moyenne (3) Nombre de données |
Zone 082 – Pertuis de Maumusson | Pas de tendance significative (4) | Moyenne (4) |
Zone 083 - Pertuis de Maumusson | Dégradation (2)
Pas de tendance significative (5) Moins de 10 ans de données (1) |
Bonne (1)
Moyenne (7) |
Zone 084 - Aval et large de la Gironde | Moins de 10 ans de données (2) | Moyenne (1)
Nombre de données |
(Laboratoire Environnement et Ressources des Pertuis Charentais, 2013)
D’une manière générale pour ces 3 dernières années
(2010-2012), la qualité microbiologique est moyenne voire
bonne pour certains points.
Mais sur les 10 dernières années (2003-2012), aucune
tendance significative ne se dégage, hormis sur quelques
points qui montrent une amélioration.
Ponctuellement, des dépassements des seuils de qualité ont
pu être observés sur certains points traduisant une mauvaise
qualité et nécessitant une surveillance particulière.
C’est par exemple le cas de « La Guittière » situé dans la
zone 074 qui a montré en 2012 une mauvaise qualité avec
plusieurs dépassements du seuil de 4600 E.coli/100g de CLI
(chair et de liquide intervalvaire).
Le REPHY (REseau de surveillance du PHytoplancton)
permet à la fois de connaître et de suivre la biomasse,
l’abondance et la composition du phytoplancton
marin, ainsi que différents phénomènes (comme les
efflorescences exceptionnelles que sont les eaux colorées
ou le développement d’espèces toxiques ou nuisibles)
pouvant avoir des conséquences importantes sur les
écosystèmes côtiers. Il permet aussi de détecter et de
suivre les espèces phytoplanctoniques pouvant produire
des toxines dangereuses pour la santé humaine.
Il repose sur une centaine de points d’observation répartis
sur le littoral picto-charentais. La moitié de ces points
permet une observation du phytoplancton tandis que
l’autre moitié mesure la chlorophylle
En France, 3 toxines présentent des risques pour la santé
humaine : toxines lipophiles incluant les diarrhéiques ou
DSP, toxines paralysantes ou PSP, toxines amnésiantes ou
ASP.
Les données du REPHY ont essentiellement pour but de
répondre aux exigences de la DCE relatives à l’évaluation
de la qualité des masses d’eau pour ce qui est des
paramètres physico-chimiques et du phytoplancton.
2012 se caractérise par une biomasse printanière
très élevée sur plusieurs stations des pertuis en lien avec
des conditions physico-chimiques particulières. Certains
points ont d’ailleurs indiqué des concentrations cellulaires
proches des maxima historiques (zones marines 076,
077, 079, 080 et 082).
Le suivi des toxines a décelé entre mai et juin 2012 la
toxicité de certains coquillages en lien avec la présence
de Dinophysis, au niveau de l’Ouest Iles de Ré et d’Oléron,
en aval et au large de la Gironde, dans le Pertuis d’Antioche
et dans le secteur Marennes-Oléron. Des contaminations
plus faibles sont à noter dans le pertuis breton et dans la
baie de l Aiguillon.
À noter que plusieurs intoxications alimentaires ont été
recensées chez des consommateurs de moules du pertuis
d’Antioche et Marennes-Oléron en mai 2012.
Des mesures ont alors été mises en place interdisant
la pêche dans le pertuis d’Antioche ainsi que la
commercialisation des bivalves d’élevage.
Par le passé, le réseau REPHY avait mis en évidence
plusieurs épisodes de présence de Dinophysis qui ont
entraîné des périodes de fermetures de la pêche sur le
littoral charentais :
Il est à noter que les gisements conchylicoles de la
baie de l’Aiguillon présentent périodiquement des teneurs
excessives en germes bactériens d’origine fécale, véhiculés
par les réseaux hydrographiques (Sèvre Niortaise, Lay, …)
drainant les bassins d’alimentation.
Le niveau de contamination chimique du littoral est
suivi dans le cadre du réseau ROCCH (Réseau d’Observation
de la Contamination CHimique).
Il se matérialise par le suivi de moules et d’huîtres qui
servent d’indicateurs quantitatifs de contaminations,
ces mollusques ayant la capacité comme d’autres de
concentrer certains contaminants.
3 principaux métaux sont analysés :
Cadmium | Plomb | Mercure | |
---|---|---|---|
Secteur Olonne - Le Payré
(zone 074) |
Médiane des concentrations < médiane nationale Tendance à la baisse depuis 30 ans (valeurs |
Médiane des concentrations < médiane nationale Tendance stable depuis 30 ans |
Médiane des concentrations > médiane nationale Tendance stable depuis 30 ans |
Mer des Pertuis (zones 076, 077, 079, 080, 081, 082) |
Médiane des concentrations > médiane nationale Tendance à la baisse depuis plusieurs |
Valeurs proches de la médiane nationale |
Valeurs légèrement > à la moyenne nationale Tendance stable depuis 30 ans |
Estuaire de la Seudre (zone 083) |
En amont, niveau de contamination > au seuil sanitaire au le point « L’Eguille » En aval, tendance générale à la baisse |
Aucune tendance particulière sur la partie amont pour ces 2 métaux ces 30 dernières années mais baisse observée en aval | |
Estuaire de la Gironde (zones 084 et 085) |
Pour les points « Pontaillac » et « La Fosse », baisse lente des valeurs depuis ces 30 dernières années mais stabilisation depuis 2005 (valeurs nettement > à la médiane nationale) |
Valeurs > à la médiane nationale
Tendance stable depuis plusieurs |
Teneurs nettement plus élevées que la médiane nationale Niveaux de contamination |
(Laboratoire Environnement et Ressources des Pertuis Charentais, 2013)
Dans les années passées, de 2002 à 2009, ont été mises
en évidence les tendances suivantes :
Le RESCO (Observatoire conchylicole) appréhende
les performances de l’élevage de l’huître creuse grâce à
différents indicateurs de l’huître et du milieu dans lequel
elle se trouve de mars à décembre.
Les observations de ce réseau se basent sur des lots de
sentinelles de Crassostrea gigas répartis sur l’ensemble
du littoral français parmi lesquels deux se trouvent dans
les Pertuis Charentais.
En 2012, la croissance des adultes a été optimale
sur les 2 sites des Pertuis Charentais : c’est la deuxième
année la plus favorable de ces dix dernières années.
La croissance des juvéniles a été hétérogène avec une
situation un peu plus favorable sur le site de « Loix en Ré »
par rapport à celui d’ « Agnas ».
La mortalité du cycle d’élevage 2012 des adultes, estimée
à 13% (Agnas) et 15% (Loix en Ré), est supérieure à la
médiane des années précédentes (environ 10%). Une
baisse des mortalités est globalement observée depuis
2010. En 2008, une crise de surmortalité touchant la
plupart des naissains d’huîtres élevés a été observée.
Le REBENT (REseau BENThique) suit la qualité des
eaux littorales et des milieux côtiers. Il permet à la
fois de suivre l’évolution de la végétation littorale mais
également de veiller sur l’évolution de la biodiversité et
de l’état de certains habitats. Ce réseau ne s’intéresse
qu’aux organismes marins dont la taille est supérieure
à 1 mm (macrobenthos) et se situant dans la zone de
balancement des marées et dans les petits fonds côtiers.
Des indicateurs d’état des lieux et d’évolution des masses
d’eau ont été mis en place dans le cadre de la DCE en lien
avec le REBENT. Les données de ce réseau sont également
utilisées dans le cadre d’autres programmes tels que
Natura 2000, la stratégie des aires marines protégées …
En région, les
suivis REBENT-DCE sont
en place depuis 2007.
Chaque année, sont
notamment effectués
des suivis d’herbier à
Zostera noltii. Cette
espèce marine a un rôle
essentiel dans le milieu
aquatique dans son
apport en dioxygène et
en nutriments.
Selon les secteurs, il
apparait que les herbiers
sont plus ou moins en
bonne santé en fonction
des perturbations (pêche
à pied, mouillage des navires …).
Des suivis d’invertébrés permettent quant à eux de
qualifier la qualité écologique de différents milieux. Sont
observés des « invertébrés du subtidal » et des « invertébrés
de l’intertidal ».
À VOIR SUR LE SITE DE L’EAU EN POITOU-CHARENTES …
RPDE, Réseau Partenarial des Données sur l’Eau : www.eau-poitou-charentes.org, rubriques :
Connaître l’eau et ses usages en région > Sa qualité > À l’état naturel
Connaître l’eau et ses usages en région > Sa qualité > Pour la baignade
Connaître l’eau et ses usages en région > Sa qualité > Pour l’eau potable