3.1. Les pollutions domestiques et urbaines
6> 3.1.1. Liées à l’assainissement6
6> 3.1.2. Liées à l’utilisation courante de certains produits6
3.2. Les pollutions agricoles
6> 3.2.1. Les pollutions agricoles diffuses6
6> 3.2.2. Les pollutions agricoles ponctuelles6
3.3. Les pollutions industrielles
6> 3.3.1. Les pollutions liées aux effluents industriels6
6> 3.3.2. Les pollutions liées aux sols pollués6
6> 3.3.3. Les pollutions liées à la radioactivité6
6> 3.3.4. La pollution thermique6
3.4. Les pollutions liées aux infrastructures et aux transports
3.5. Les pollutions liées à la gestion et à l’élimination des déchets
Les origines de la pollution des eaux sont variées
et intimement liées aux activités humaines : pollutions
domestiques, industrielles et agricoles.
Ces trois grandes sources de pollution sont responsables
de l’introduction de polluant dans l’eau et les milieux
naturels.
Rejets domestiques | Rejets agricoles | Rejets industriels | |||
---|---|---|---|---|---|
Phosphore | 30% | Nitrates (engrais) | 50% | Métaux (plomb, cadmium, nickel, mercure) | 70% |
Matières organiques | 40% | Phosphore (lisier …) | 30% | Pyralènes (PCB) | 31% |
Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) | 93% | Pesticides | 36% | Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) | 93% |
Substances médicamenteuses et cosmétiques |
Non connu |
Micropolluants organiques (composés bromés, dioxines, benzène …) |
4% |
Chaque pourcentage indique la proportion de points de contrôle en France présentant une concentration moyenne à élevée de la substance polluante concernée.
(Institut Français de l’ENvironnement, 2006 et 2007)
La pollution domestique d’une manière générale
constitue la principale cause de présence de phosphore
dans les eaux usées.
Collectif
Ce type de pollution concerne essentiellement les
eaux superficielles.
Les eaux résiduaires urbaines sont un mélange d’eaux
ménagères, d’eaux résiduaires d’origine industrielle
(acceptées par la collectivité), et d’eaux pluviales (quand
le système est unitaire).
Représentant les deux tiers du total des eaux usées
domestiques, les eaux ménagères comprennent les
déjections humaines, des eaux de toilette et de nettoyage
des sols et des aliments, contenant : des graisses, des
savons, des détergents, des matières en suspension, des
matières dissoutes organiques ou minérales …
Dans le cas d’un assainissement collectif, ces eaux
sont acheminées vers des stations d’épuration et, en sortie,
la majorité des polluants est éliminée. Le développement
des équipements de collecte et de traitement des eaux
usées vise précisément à réduire l’impact de la pollution
domestique et d’une partie de la pollution industrielle sur
les milieux récepteurs (cours d’eau, eaux littorales …). La
défaillance des réseaux de collecte des eaux usées et des
stations d’épuration ou l’arrivée en station de polluant
dont le traitement d’élimination n’est pas prévu, est
susceptible d’entraîner des éléments indésirables dans
les eaux.
À cette pollution produite par les habitants s’ajoutent
les eaux usées rejetées par les installations collectives,
telles que les hôpitaux, les écoles, les commerces,
les hôtels et restaurants, le lavage des rues ou des
marchés …
Dans le cas d’un réseau de collecte unitaire (eaux
de l’assainissement et eaux pluviales non séparées), des
pics de pollution particulièrement nocifs peuvent survenir
lorsque de fortes pluies succèdent à une longue période
sèche. Le système d’assainissement est alors saturé, et
il peut non seulement y avoir surverse du réseau, mais
aussi, un lessivage des toits et des chaussées par les
pluies qui entraîne une concentration plus élevée des
pollutions urbaines.
Non collectif
L’assainissement individuel, autonome, également
appelé assainissement non-collectif, est une technique
d’épuration ancienne qui consiste à traiter les eaux usées
d’une habitation sur la parcelle bâtie. La Loi sur l’Eau du 3 janvier 1992 et les deux arrêtés d’application du 6 mai
1996 ont reconnu cette solution technique comme une
alternative à part entière au « tout à l’égout », lorsque
le contexte physique et les conditions de coût rendent
l’assainissement collectif difficilement envisageable.
Les dispositifs d’assainissement individuel sont
généralement constitués d’une fosse toutes eaux
assurant un pré-traitement, et d’un dispositif
d’infiltration par le sol qui assure l’épuration finale des
effluents et leur évacuation dans le sous-sol. Le sol assure
à la fois l’épuration et l’élimination des eaux usées mais
l’épuration n’est pas complète pour tous les types de
polluants (par exemple, l’azote des eaux usées est pour
l’essentiel seulement oxydé en nitrates).
Les eaux usées étant constituées à la fois de micro-organismes
potentiellement pathogènes, matières
organiques, azotées, phosphorées ou en suspension,
la non conformité des installations d’assainissement
autonome est susceptible d’occasionner des nuisances
environnementales et des risques sanitaires.
Dans des régions rurales comme Poitou-Charentes,
la fraction de pollution émise par ces installations
d’assainissement est très réduite et se limite plutôt à des
non-respects ponctuels de règles d’hygiène (écoulement
d’eaux usées en cas de dysfonctionnement).
Après enquête publique, les communes ou, à
défaut, leurs établissements publics de coopération
ont pour obligation de délimiter les zones relevant de
l’assainissement non collectif (ANC) d’après la loi sur l’eau
de 1992. Pour chaque zone, les communes sont tenues
d’assurer le contrôle des installations d’ANC qui sont
réalisées par le SPANC (Service Public d’Assainissement
Non Collectif ) et, si elles le décident, le traitement des
matières de vidange. En région, la mise en place de SPANC
est très avancée et plus globalement sur le bassin Loire-
Bretagne. (Service de l’Observation et des Statistiques,
2008)
L’entretien des parcs, jardins, terrains de sports
et autres espaces à usage collectif peut être à l’origine
d’émissions polluantes de fertilisants (azote, phosphore)
et de produits phytosanitaires. L’entretien des jardins des
particuliers contribue également à l’émission de quantités
non négligeables de polluants. De plus, divers fongicides ou
insecticides par exemple, sont utilisés par les ménages ou
dans l’industrie, et peuvent entraîner une pollution de l’eau.
À noter la question des pollutions émergentes telles
que les médicaments dans l’eau, issues des pollutions
domestiques directes ou indirectes, l’élevage … (En savoir
plus dans la partie 5 de ce chapitre)
En Poitou-Charentes, les pollutions liées à l’agriculture
ont pour origines principales : l’évolution des systèmes
et types de cultures, l’utilisation massive des engrais et
produits phytosanitaires en grandes cultures, mais aussi
plus marginalement, l’épandage des effluents d’élevage
produits in situ ou importés dans le nord des Deux-Sèvres
par exemple.
L’agriculture est aujourd’hui le principal émetteur d’azote
et le deuxième en phosphore depuis que le traitement des
eaux résiduaires urbaines s’est nettement amélioré ces
dernières années, et depuis l’interdiction des phosphates
dans les lessives en France au 1er juillet 2007.
Aux pratiques agricoles s’ajoutent des caractéristiques
climatiques et agro-pédologiques qui accentuent les
risques de pollutions (sols filtrants, fortes précipitations
en hiver, sécheresse estivale).
Ainsi, l’agriculture constitue la première cause de
pollutions diffuses dans une région rurale. En Poitou-
Charentes en 2011, la superficie totale des exploitations
est de 1 715 746 ha, soit environ 66% du territoire régional
(Agreste Poitou-Charentes, 2012). Quatre zones principales
peuvent être distinguées en région :
Les apports en nitrates, phosphates et potasse sont
nécessaires en agriculture pour satisfaire les besoins des
plantes, en particulier pour les cultures en situation de
conduite intensive.
Les insecticides, les fongicides et les herbicides sont
destinés à protéger la plante cultivée de ses prédateurs
et des mauvaises herbes. Sous l’appellation « produits
phytosanitaires » se cache une multitude de substances
(ou matières actives), dont la rémanence dans l’eau et dans
le sol peut être très différente d’une molécule à l’autre.
Lors d’événements pluvieux, les produits épandus
peuvent être entraînés avec l’eau de ruissellement et les
particules en suspension jusqu’au cours d’eau le plus proche.
On constate alors des pics de concentrations dans l’eau des
substances épandues.
Ce lessivage peut durer quelques heures ou plusieurs
dizaines d’années selon le substrat géologique. Les
conditions de migration vers les nappes, de fixation dans
les couches traversées ou de dégradation sont mal connues.
L’azote (N)
L’azote est indispensable à la vie et c’est un constituant
normal des sols. Un hectare de sol contient habituellement
plusieurs tonnes d’azote dont la plus grande partie est
sous forme organique.
Ce stock d’azote organique est alimenté par divers
apports : eau de pluie, fixation d’azote atmosphérique
(par les légumineuses, par exemple), décomposition de résidus
végétaux (feuilles, racines) et par les apports de fertilisants
organiques (déjections animales) ou minéraux (engrais).
Ces apports d’azote subissent diverses séries complexes de
réactions de minéralisation et de réorganisation, mais vont tous
grossir le stock d’azote organique du sol, l’utilisation directe par
les plantes ne représentant qu’un très faible pourcentage des
apports (moins de 5 %).
Sous l’action de différents micro-organismes, et à
une vitesse qui dépend notamment de l’humidité, de la
température, la teneur en oxygène, et du type de sol, l’azote
organique du sol se minéralise pour donner des nitrates.
Très solubles, ces nitrates sont pour partie absorbés par
les racines des plantes, et le reste est entraîné par l’eau qui
percole vers la nappe (phénomène de lessivage) ou qui est
évacuée par les réseaux de drains agricoles, en particulier
en l’absence de couvert végétal suffisant pour piéger
l’azote entre deux cultures par exemple.
L’entraînement d’un peu d’azote du sol par lessivage
vers les eaux souterraines est inévitable et existe même
avec les sols non cultivés. Mais, pour un sol dont le
stock d’azote organique est de l’ordre de 10 tonnes, les
exportations annuelles par les végétaux de 150 kg, et les
apports fertilisants de 150 kg à 200 kg, le risque existe de
dépasser la valeur limite fixée pour l’eau potable (50 mg/l)
si la quantité d’azote lessivée dépasse quelques dizaines
de kilos par hectare et par an. Les ordres de grandeur en
jeu sont donc des pertes annuelles de l’ordre de 15 %
des apports ou de 2 à 3 ‰ du stock présent dans le sol.
(Comité Régional de l’Environnement, 2002)
Dans de rares cas, on observe des phénomènes de
disparition de nitrates (dénitrification naturelle).
Aux nitrates résultant de la minéralisation de l’azote
organique des sols s’ajoutent les nitrates produits par
synthèse industrielle (engrais fertilisants minéraux) et les
nitrates provenant de l’oxydation de matières organiques
liées aux activités humaines et agricoles (fumier, lisier) et
urbaines (effluents domestiques).
Les produits phytosanitaires
Les produits phytosanitaires sont appliqués le plus
souvent par pulvérisation sur le sol et sur les plantes. Une
certaine quantité des molécules les plus volatiles peut
être perdue dans l’atmosphère. Une partie est absorbée
par les organismes-cibles mais la plus grande partie rejoint
directement ou indirectement le sol.
Les substances sont alors transformées en divers
produits de dégradation dont la toxicité n’est pas toujours
connue. La disparition de la substance active et des
molécules dérivées est plus ou moins rapide selon le
caractère biodégradable des molécules en cause, et selon
les conditions de milieu. On parle de rémanence.
Certaines molécules peuvent être fixées dans le sol
(sorption) par une grande variété de mécanismes ou
entraînées facilement par les eaux. À toxicité égale, le
risque d’altération des ressources en eau est d’autant plus
faible que la substance est mieux retenue dans le sol et
qu’elle s’y dégrade plus vite en produits inoffensifs.
La pollution de l’eau par les substances actives ou leurs
produits de dégradation peut résulter de leur entraînement
par les eaux de ruissellement (sous forme dissoute ou
sous forme absorbée sur des particules de sol) vers les
eaux superficielles ou vers les eaux souterraines (sous
forme dissoute).
D’après les données de 2010 de la Banque Nationale
de Vente de produits phytosanitaires par les distributeurs
agréés (BNV-D), 370 substances minérales et de synthèse
ont été vendues en 2010 en Poitou-Charentes. La quantité
vendue est estimée à 4 700 tonnes.
Le glyphosate, dont les ventes sont en nette augmentation
depuis 10 ans, représente 13% des quantités vendues
avec environ 600 tonnes. D’un point de vue quantitatif,
la molécule de glyphosate est suivie de trois fongicides
(mancozèbe, fosétyl-aluminium, folpel) pour un total
de près de 800 tonnes. Les ventes de chloroacétamides
utilisées en remplacement de l’atrazine (interdite depuis
2003) sont en augmentation.
Les pollutions agricoles peuvent être considérées
comme ponctuelles en cas d’accidents, ou lorsqu’elles
sont liées à la gestion des produits phytosanitaires
et fertilisants ou aux traitements et au matériel de
traitement.
Les situations à risques sont rencontrées lorsque :
Les pollutions d’origine industrielle peuvent
résulter non seulement du rejet d’eaux contenant des
éléments provenant des procédés de fabrication ou de
fonctionnement de l’établissement industriel, mais aussi
du transfert de substances contenues dans les sols pollués
vers les eaux de surface (par ruissellement) ou vers les
eaux souterraines (par lessivage ou percolation).
Elles ont beaucoup reculé en France, bien qu’elles soient
encore importantes. L’industrie participe à part égale
avec les rejets domestiques, à la pollution organique. Elle
est, par contre, responsable en grande partie des rejets
toxiques.
Les eaux industrielles se distinguent des eaux
résiduaires urbaines par une plus forte concentration et
une plus grande homogénéité des éléments polluants.
Ces rejets sont de plus en plus collectés et traités,
soit par des installations spécifiques à l’entreprise, soit
par les réseaux et la station d’épuration de la collectivité
locale, par le biais d’une convention de raccordement. Les
pollutions d’origine industrielle causées par le rejet direct
dans le milieu d’eaux contaminées ont en conséquence
beaucoup reculé en France.
Cependant, il arrive encore que certains effluents
industriels rejoignent directement les eaux superficielles
par ruissellement, ou soient entraînés plus ou moins
rapidement vers les eaux souterraines. Ces rejets
présentent une extrême diversité propre à chaque type
d’industrie.
Ainsi, quatre types d’effluents peuvent être
distingués :
La composition de ces effluents joue sur leur devenir.
Si certains polluants (les métaux par exemple) peuvent
être retenus par le sol, d’autres, comme les solvants
chlorés, sont capables de traverser des sols argileux
pourtant imperméables à l’eau, et peuvent donc polluer les
eaux souterraines. En France, les deux tiers des pollutions
industrielles des sols recensées proviennent des
hydrocarbures et des solvants chlorés la majeure partie
du reste est provoquée par des éléments métalliques.
Les sites (ou sols) pollués provoquent également
des pollutions en hydrocarbures, métaux lourds (plomb,
zinc) pouvant entraîner la fermeture de captages. Ce sont
des sites, qui du fait d’anciens dépôts ou d’infiltration
de substances polluantes, présentent une pollution
susceptible de provoquer un risque pour les personnes
ou l’environnement. Dans la région, plusieurs sites ont
été répertoriés. Les pollutions par les hydrocarbures
sont fréquentes et peuvent rendre une eau impropre à la
consommation pendant des dizaines d’années.
La loi 76-663 du 19 juillet 1976 relative
aux Installations Classées pour la Protection de
l’Environnement donne à l’administration les moyens
d’imposer aux installations existantes ou projetées toutes
les dispositions nécessaires pour prévenir la pollution des
sols. Lorsque les dispositions réglementaires n’ont pas pu
prévenir les pollutions ponctuelles, le site et son sol sont
dits pollués.
Le traitement d’un site pollué, sa surveillance et les
opérations de dépollution qui peuvent être engagées,
sont liés à l’existence de risques pour l’homme et
l’environnement, et tiennent compte de l’usage destiné
au site et des techniques disponibles. Des dispositifs
réglementaires de restriction d’usage peuvent empêcher
qu’un site traité, mais pour lequel une pollution résiduelle
demeure, ne soit pas destiné à un autre usage que celui pris
en compte pour le traitement.
Deux types d’inventaires existent en France :
En règle générale, la pollution ponctuelle des sols
aboutira dans les eaux souterraines, sauf dans trois
situations : l’absence de nappe sous-jacente, l’existence
d’un confinement naturel, ou la stabilisation des substances.
En région, la présence de la centrale nucléaire de Civaux
est susceptible d’engendrer des pollutions radioactives
dans l’environnement d’une manière générale en lien avec
les rejets gazeux et liquides qu’elle effectue.
Les rejets sont cependant soumis à une réglementation
et à des seuils très stricts permettant de préserver
l’environnement.
Cependant, certains accidents ponctuels peuvent mettre
en danger les milieux. Ce fut le cas début 2012 avec
l’observation d’une concentration élevée de tritium (540
bcq/l pour une valeur autorisée de 8 bcq/l) dans les eaux
de la nappe phréatique située sous la centrale. Cette
concentration restait très inférieure au seuil de potabilité
de l’eau (7800 bcq/l selon l’OMS). Des contrôles réguliers
ont continué à être réalisés pour s’assurer du retour à la
normale et d’une bonne qualité des eaux vis-à-vis de ce
paramètre.
Outre les rejets gazeux et liquides, la centrale est
également un producteur important de déchets radioactifs
solides représentant une activité de 67,26 TBq pour l’année
2012.
En 2012, pour les deux réacteurs en fonctionnement, 1 792
colis ont été évacués vers les différents sites d’entreposage
(centre de stockage, incinérateur …).
D’autres établissements sont susceptibles de
produire des déchets radioactifs, ils sont répartis selon
trois catégories d’activités : le domaine de la recherche, le
domaine médical, et celui de la défense nationale.
Pour refroidir leurs installations, les centrales
nucléaires prélèvent de l’eau provenant de la mer ou
de rivière. Cette eau, qui va alimenter les circuits de
refroidissement de la centrale, est légèrement échauffée
lorsqu’elle est ensuite rejetée dans le fleuve ou dans la mer.
L’augmentation de la température du milieu aquatique ne
doit alors pas dépasser certaines limites qui sont fixées
par la réglementation et qui varient selon les périodes de
l’année.
En lien avec ce réchauffement du milieu, des
conséquences possibles sur la faune et la flore peuvent
être observées notamment la perturbation de la vie des
poissons et autres organismes inféodés au milieu. On
parle alors de pollution thermique.
En période de sécheresse, le niveau des cours d’eau
est généralement plus bas et leur température plus
élevée. Les centrales nucléaires sont alors contraintes
d’adapter leur fonctionnement afin de ne pas perturber
les écosystèmes.
Visualisez la carte dans l’atlas cartographique de l’ORE
Les transports routiers ou ferroviaires peuvent
contribuer également à la dégradation des ressources en
eau du fait des travaux de réalisation des infrastructures
(rabattement de nappe, pollutions dues au chantier ...)
ou de l’existence même des ouvrages (remblais, déblais,
imperméabilisation ... modifiant l’écoulement des eaux).
La dégradation peut également s’expliquer du fait de
l’entretien et de l’utilisation des infrastructures :
S’agissant de l’entretien et de l’utilisation des
infrastructures, les émissions chroniques liées au
trafic routier, poussières, hydrocarbures, plomb et zinc
notamment, sont essentiellement entraînées par l’eau
sous forme de particules en suspension. Ces polluants se
retrouvant en grande partie dans les fossés, le curage et
l’élimination des boues accumulées doivent être réalisés
avec précaution.
Le sel utilisé en traitement préventif ou curatif contre le
verglas n’est pas en lui-même un polluant dangereux, mais
le produit employé n’est pas du pur chlorure de sodium.
Il contient diverses impuretés, dont souvent des traces
de métaux lourds, plomb et zinc, et éventuellement des
additifs anti-agglomérants comme les ferrocyanures.
Le désherbage chimique est largement pratiqué le long
des routes et voies ferrées. Des efforts ont été réalisés
au cours des dernières années pour mieux choisir et
employer de façon plus économe les désherbants mais les
quantités de matières actives utilisées, notamment sur
les voies ferrées, restent très importantes.
L’eau, utilisée comme voie de transport, doit posséder un
régime hydraulique tel qu’il n’engendre pas de difficulté
supplémentaire à la manoeuvrabilité des bateaux. En ce
qui concerne le transport maritime, la plupart des ports
nécessite un dragage régulier de leur chenal d’accès,
opération réalisée par les pouvoirs publics après avoir
mené des analyses du volume de sédiment à enlever et de
son éventuel niveau de contamination (toxique, métaux).
Les sédiments marins ôtés par dragage se comportent
comme de véritables accumulateurs de polluants (métaux
lourds, organostanniques, hydrocarbures, produits
phytosanitaires, …), pouvant être à l’origine de relargage
de ces substances polluantes vers les écosystèmes
côtiers, notamment au cours de leur remise en suspension
(dragage, tempête, …) du fait du changement de leur
environnement chimique (réduction salinité …).
Le faible trafic de matières dangereuses des ports
charentais, ainsi que de la faible fréquence de mouvements
de navires font que dans l’ensemble, les pollutions
accidentelles sont rares dans le département.
La gestion et l’élimination des déchets sont encadrées
par de nombreux textes législatifs et réglementaires,
d’origines communautaire et nationale. Sous le terme
« déchets » sont regroupés :
Chaque habitant produit en moyenne 1 kg par jour de
déchets ménagers qui contiennent 45 à 50% de matière
organique. Les différentes installations de transit, de tri, de
traitement ou de stockage sont des installations classées
pour la protection de l’environnement. L’application de la
réglementation des installations classées doit permettre
de limiter les impacts de ces installations sur la qualité des
ressources en eau et les risques de pollution accidentelle
aussi bien que chronique. Malgré le développement de
nouvelles techniques d’élimination (tri, récupération,
recyclage, incinération, compostage, …), la technique la
plus utilisée reste encore la mise en décharge ou « centre
d’enfouissement technique ».
À l’intérieur des décharges, la fraction organique des
déchets se décompose selon des mécanismes complexes
de fermentation. Cette évolution, qui peut durer des
décennies (30 à 50 ans), est due à la percolation (passage
lent de l’eau à travers un substrat (sol, déchet …)).
La mise en décharge de la partie organique des
déchets ménagers produit des « jus » plus ou moins
chargés en substances minérales organiques. Les risques
d’infiltration de ces polluants vers les nappes ou leur
écoulement vers les ruisseaux peuvent conduire à des
pollutions. Toutes les décharges, non étanchéifiées sont
soumises à ce risque.
Cependant, la Directive décharge du 26 avril 1999 impose
aux États membre pour 2009 la mise en conformité de
leurs décharges pour limiter autant que possible les effets
négatifs sur l’environnement sous peine de fermeture.
À VOIR SUR LE SITE DE L’EAU EN POITOU-CHARENTES …
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