La pollution de l’air constitue à la fois une atteinte à notre qualité de vie et à notre santé. Elle est aussi néfaste pour l’environnement et le climat (effet de serre, pluies acides, pollution photochimique, ...).
Des facteurs naturels liés aux éruptions volcaniques ou aux variations d’énergie solaire jouent un rôle dans le changement climatique. Ceci dit, la communauté scientifique est très majoritairement d’accord pour affirmer que cette modification du climat est due à l’accroissement de la concentration de GES dans l’atmosphère, générés par les activités humaines. Durant ce siècle, la décennie 1990 a connu le réchauffement climatique le plus important et certaines tendances ont pu être observées sur les milieux naturels et agricoles :
6Source : Le climat change, la nature et l’agriculture aussi ! Quels impacts ? Quelles adaptations ? INRA Février 20036
Ecosystèmes terrestres
L’ozone atmosphérique et les polluants photochimiques peuvent perturber la photosynthèse, altérer la résistance des végétaux, diminuer leur productivité et provoquer des lésions visibles. Sont sensibles à l’ozone : certaines espèces de tabac, les tomates, les haricots, l’avoine, l’orge, le hêtre, le frêne, le pin sylvestre, le noyer…
Les pluies acides en modifiant les équilibres chimiques des sols favorisent leur appauvrissement en minéraux nécessaires à la nutrition des végétaux et provoquent ainsi des carences nutritives engendrant des chutes de rendement et des lésions visibles chez les végétaux, ainsi que le jaunissement et la défoliation des arbres.
Les composés fluorés peuvent faire apparaître des nécroses sur les feuilles de culture ou d’arbres ainsi que des perturbations de la fructification. Il peut y avoir une contamination par la suite de la chaîne alimentaire. Chez les bovins, des phénomènes de fluorose peuvent être décelés.
6Source : Plan régional pour la Qualité de l’air en Poitou-Charentes – Poitou-Charentes6
Les émissions de CO2 jouent également un rôle comme le montre une étude d’un doublement de CO2 sur une prairie du Massif Central (sans modification des autres conditions climatiques) qui a eu 3 conséquences :
6Source : Le climat change, la nature et l’agriculture aussi ! Quels impacts ? Quelles adaptations ? INRA Février 2003 - INRA6
Par ailleurs, les effets sur la faune peuvent être directs et indirects (ingestion de végétaux). Dans ce dernier cas, les insectes, par exemple, sont affectés par la disparition de plantes sensibles à la pollution.
Ecosystème d’eau douce
L’eutrophisation correspond à une perturbation de l’équilibre biologique des sols et des eaux due à un excès d’azote notamment d’origine atmosphérique (NOx, NH3) par rapport à la capacité d’absorption des écosystèmes. Ainsi, la pluie dépose des composés d’azote dans le sol et lorsque la quantité d’azote dans le sol augmente, les dynamiques de l’écosystème dans son ensemble peuvent être endommagées. Ce phénomène s’observe surtout dans les milieux aquatiques dont les eaux sont peu renouvelées. Il est du à un apport excessif en nutriments et en matières organiques biodégradables issus de l’activité humaine. Stimulés par un apport substantiel en certains nutriments, notamment en azote d’origine atmosphérique, le phytoplancton et certaines plantes aquatiques croissent et se multiplient de manière excessive. Cette matière végétale (algues, macrophytes…) en excès encombre les milieux aquatiques et sa décomposition les asphyxie, ce qui conduit à une diminution de la diversité des milieux, biodiversité floristique et faunistique et peut mener à terme à la mort de l’écosystème aquatique.
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Source : Inventaire spatialisé des émissions de polluants atmosphériques de Poitou-Charentes pour l’année 2000 - Citepa6
Notons par ailleurs que l’ensemble du bassin de la Charente est classé en Zone sensible aux pollutions par l’azote et le phosphore en application de la directive de 1991 relative aux eaux usées urbaines (Directive n°91/271/CEE du 21 mai 1991). 6Cf. thématique« Eaux continentales »
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Par ailleurs, l’acidification des lacs et cours d’eau peu minéralisés peut amener à une destruction parfois irréversible de la vie aquatique et favorise la solubilisation de l’aluminium qui est toxique pour la faune aquatique et l’Homme.
6Source : Citepa6